France : Castaner justifie les 151 interpellations de lycéens en évoquant de « véritables violences urbaines »
Le ministre de l’Intérieur a défendu vendredi les interpellations controversées jeudi de 151 personnes près d’un lycée de Mantes-la-Jolie assurant qu’elles intervenaient après de « véritables violences urbaines » dans cette commune des Yvelines.
Le ministre a précisé que 145 de ces gardes à vue avaient été prolongées, illustrant la "gravité de ce qu’il s’est passé" tout en se félicitant qu’aucun jeune n’ait été blessé lors de cette interpellation de masse qui a créé la polémique.
À une première vidéo réalisée par une journaliste de l’AFP, s’est ajoutée une seconde diffusée sur les réseaux sociaux, filmée au plus près des forces de l’ordre où l’on voit des dizaines de jeunes, les genoux au sol, tandis qu’on entend une voix dire ironiquement : "Voilà une classe qui se tient sage". La gauche a dénoncé une "humiliation".
"Je sais la violence de ces images mais je sais aussi (…) la violence" qui s’est exprimée au cours des récents jours à Mantes-la-Jolie, a déclaré le ministre de l’Intérieur lors d’une conférence de presse consacrée à "l’acte IV" de la mobilisation des "gilets jaunes" samedi.
Au cours des derniers jours, des lycéens de Mantes engagés comme d’autres en France dans une mobilisation contre les réformes du gouvernement, ont été rejoints par "une centaine d’individus encagoulés et armés de bâtons et d’engins incendiaires avec la ferme intention d’en découdre avec les forces de l’ordre".
Ils se sont livrés à des actes "totalement irresponsables", agressant des habitants, jetant des projectiles sur des automobilistes et saccageant des pavillons, a énuméré le ministre.
"Ce ne sont pas des mouvements de lycées mais de véritables violences urbaines", a-t-il assuré.
Tout en défendant la régularité des interpellations, le ministre a annoncé que la "procédure" sera évaluée par la justice pour déterminer les suites des arrestations mais également identifier l’auteur de la deuxième vidéo. "Il y a une source qu’on ne connaît pas", a indiqué le ministre, s’engageant à ce que "toute la transparence soit faite".
Interrogé par l’AFP, le préfet des Yvelines Jean-Jacques Brot a estimé que "les conditions de l’interpellation ont été parfaitement proportionnées à la réalité des risques". "Je ne dis pas que c’est la méthode la plus optimale, je dis qu’elle est pas contraire aux lois et règlements", a-t-il ajouté.