Selon l’enquête judiciaire, ce chiffre pourrait encore s’alourdir. Des ampoules issues des lots infectés restent à récupérer et d’autres décès survenus entre janvier et mai derniers pourraient être liés à l’usage de ce puissant opioïde comme sédatif en soins intensifs.
Les lots incriminés produits par le laboratoire HLB Pharma, suspendu depuis, contiendraient des bactéries multirésistantes. Plus de 300.000 ampoules ont été distribuées dans plusieurs provinces du centre et du nord d‘Argentine.
L’Administration nationale des médicaments (ANMAT) avait ordonné le retrait immédiat des produits et suspendu les activités des usines.
Dans le cadre des mesures judiciaires, des dirigeants de HLB Pharma sont frappés par l’interdiction de quitter le pays pendant au moins trois mois.
Mercredi dernier, le gouvernement argentin avait déposé une plainte pénale contre le laboratoire pharmaceutique impliqué dans ce scandale. Il est notamment accusé de falsification présumée d’un certificat d’importation d’opiacés. Parallèlement à cette plainte, une autre enquête est ouverte pour déterminer si le précurseur chimique du fentanyl, un opiacé de synthèse extrêmement puissant, utilisé dans les milieux hospitaliers, a été importé illégalement en Argentine par HLB Pharma.
Le scandale sanitaire avait éclaté en avril dernier, après qu’un hôpital de la ville de La Plata (sud de Buenos Aires) a observé une épidémie d’infections respiratoires atypiques en unité de soins intensifs. Des analyses ont rapidement permis de lier les cas à des bactéries multirésistantes identifiées dans des ampoules de fentanyl non ouvertes, toutes issues du laboratoire HLB Pharma.
La justice argentine enquête également sur l’existence d’un réseau d’entreprises interconnectées, regroupant des personnes physiques et morales liées à HLB Pharma, soupçonné d’avoir facilité l’importation, la production et la distribution des substances contaminées.
