Cette nouvelle journée de mobilisation, la cinquième depuis le 19 janvier, intervient à la veille du renvoi par l’Assemblée nationale du texte controversé au Sénat, au terme de près de deux semaines de débats houleux à l’hémicycle, où le gouvernement d’Elisabeth Borne est privé de la majorité absolue.
Dans la nuit de mardi à mercredi, le gouvernement a subi un premier revers majeur à l’Assemblée avec le rejet de l’article instaurant un « index des seniors » dans les entreprises, avec 256 voix contre 203, et 8 abstentions.
En colère contre le projet gouvernemental qui prévoit tout particulièrement de repousser l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, et face à la détermination de l’exécutif à aller de l’avant dans son projet, les syndicats ont brandi, samedi, la menace d’une grève reconductible et de mettre le pays à l’arrêt, à compter du 7 mars prochain.
Lors de la dernière journée de manifestations, samedi dernier, la première à se tenir un week-end, quelque 963.000 personnes avaient battu le pavé partout en France, selon le ministère de l’Intérieur, contre 2,5 millions d’après les syndicats.
Jeudi, comme lors des grèves précédentes, des perturbations sont attendues dans plusieurs secteurs, notamment dans les transports en commun.
Si les syndicats n’avaient pas appelé à faire grève pour ne pas perturber les départs en vacances et éviter de tourner l’opinion contre leur mobilisation, ce jeudi, la CGT cheminots a appelé à se mobiliser, mais le trafic sera bien moins perturbé que lors des précédents débrayages, selon les médias.
A la Régie autonome des transports parisiens (RATP), dont le régime spécial est menacé par la réforme, l’entreprise publique ne prévoit qu’un impact limité de la grève sur le trafic, qui sera « quasi normal à normal sur le métro », et légèrement perturbé sur une ligne RER.
Côté aéroports, la Direction générale de l’aviation civile a demandé aux compagnies d’annuler 30 % de leurs vols à Paris-Orly et 20 % des vols dans les aéroports de Toulouse, Marseille, Lyon, Montpellier et Nantes, alors que samedi, une grève surprise a entraîné l’annulation de la moitié des vols d’Orly l’après-midi et conduit, notamment, l’aéroport de Toulouse-Blagnac à fermer à 20 heures.
A l’éducation nationale, la grève de ce jeudi devrait avoir peu d’impact, une bonne partie de la France étant en vacances scolaires.