Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, au Maroc le lundi 10 septembre
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, se rendra au Maroc le lundi 10 septembre pour rencontrer son homologue Nasser Bourita, a appris ce jeudi Atlasinfo de sources françaises.
par Hasna Daoudi
Au programme de la visite, plusieurs sujets d’intérêts communs dont les relations bilatérales, la crise migratoire, la Libye, le dialogue 5+5, ainsi qu’un "aparté" entre les deux ministres pour évoquer "des sujets sensibles".
Les deux ministres doivent également procéder à une évaluation des retombées de la 13ème Rencontre de Haut Niveau (RHN) franco-marocaine, qui s’est déroulée à Rabat, le 16 novembre 2017, sous la présidence du Premier ministre français, M. Edouard Philippe, et de son homologue marocain, M. Saad Eddine El-Othmani. Dix ministres français et onze ministres marocains avaient participé à la séance plénière.
Selon nos informations, la mise en oeuvre du contenu de la Déclaration finale "est bien en dessous de qui a été décidé".
Les deux ministres français et marocain devraient par ailleurs avoir un "aparté" pour évoquer "des sujets sensibles" dont l’affaire des journalistes convoqués par la justice française, ainsi que le président de la chambre des députés, Habib El Malki, également poursuivi pour avoir été directeur du journal marocain Libération dont l’un des papiers incriminés a été publié.
Au total, ils ne sont pas quatre mais dix journalistes à être convoqués par la justice française pour diffamation contre l’ex-capitaine Adib, selon des informations obtenues par Atlasinfo.
Les faits remontent à juin 2014. En pleine crise politico-judiciaire entre la France et le Maroc, Mustapha Adib « rend visite » au général Abdelaziz Bennani, ex-inspecteur général des Forces armées royales, alors hospitalisé à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris. Lors de cette visite, Mustapha Adib avait remis une lettre très virulente à la famille du général Abdelaziz Bennani, décédé depuis, accompagnée d’un bouquet de fleurs fanées.
Les journalistes marocains convoqués en vue de leur mise en examen avaient à l’époque dénoncé un "acte profondément indigne", une "agression immorale" qui "tend à la barbarie".
Selon nos informations, le ministère français de la Justice a reconnu un « dysfonctionnement » et un « non-respect de la convention d’entraide pénale », après un entretien téléphonique entre le ministre de la Justice marocain et la garde des sceaux française durant lequel "des sujets sensibles" ont été évoqués dont l’affaire des journalistes convoqués.
Déjà sur le plan de la procédure, nous explique-t-on, les notifications aux journalistes par un juge d’instruction du tribunal de grande instance de Paris ont été envoyées en violation des dispositions de la convention judiciaire franco-marocaine notamment celle d’avril 2008 et celle de février 2015 qui inclut le protocole additionnel. Lequel stipule que tout acte judiciaire, y compris une commission rogatoire, doit être transmis aux autorités judiciaires de chacun des deux signataires qui doivent en être informées. La notification ne pouvant être remis que par les voies judiciaires du pays de résidence du tout destinataire.
Or, les quatre journalistes convoqués et le président de la chambre des députés ont reçus directement leur convocation, soit par voie postale, soit par un E-mail pour quatre des six journalistes du site Le360, en violation de la convention judiciaire entre Paris et Rabat.