Des scientifiques de l’institut de biologie de Valrose à Nice, en France, en combinant imagerie à haute résolution et approches fonctionnelles, dont découvert que les ARNs se condensent de façon sélective dans le cerveau en vieillissement et pu ainsi identifier les mécanismes sous-jacents.
La condensation des ARNs étant associée à la répression de leur traduction, ces résultats, publiés dans la revue Nature Communications, ouvrent de nouvelles perspectives dans le domaine de la biologie du vieillissement, soulignent les chercheurs.
Les condensats cytoplasmiques ribonucléoprotéiques (RNP), riches en ARNm et protéines régulatrices, sont présents dans divers types cellulaires et sont associés à des fonctions régulatrices ou de stockage. Au cours des dernières années, un lien clair a été établi entre l’accumulation d’agrégats RNP aberrants et la progression de maladies neurodégénératives liées au vieillissement, fait-on observer, notant que l’impact du vieillissement physiologique sur les condensats RNP neuronaux n’a cependant jamais été exploré en dehors des contextes pathologiques.
Les scientifiques ont également découvert que les constituants des condensats RNP se condensent progressivement au cours du vieillissement pour former des granules de grande taille mais dynamiques dans le cerveau de drosophile. Par des approches fonctionnelles, ils montrent que cette condensation accrue est causée par une augmentation des niveaux de la protéine hélicase Me31B/DDX6 au cours du vieillissement, et qu’elle nécessite l’activité d’une kinase, PKA.
Remarquablement, relèvent-ils, les espèces d’ARNm recrutées dans les condensats RNP au cours du vieillissement subissent une répression de leur traduction en protéines, indiquant que la condensation sélective d’ARNm et de répresseurs traductionnels pourrait contribuer aux changements d’expression génique observés au cours du vieillissement physiologique. De plus, les mécanismes mis en évidence pourraient être généralisables car l’hélicase Me31B/DDX6 et la kinase PKA sont évolutivement très conservée.
Ces résultats confirment les conclusions d’une précédente étude allemande qui avait également mis en évidence des changements de propriétés des condensats riches en protéines DDX6 au cours de la maturation neuronale, renforçant l’idée qu’il s’agit d’un processus fondamental conservé au cours de l’évolution.