Bourita à RFI : « Le Maroc espère que le modèle maroco-espagnol inspirera sa relation avec d’autres pays européens »
Une « nouvelle étape » s’ouvre dans les relations maroco-espagnoles, a affirmé, vendredi, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, dans un entretien à Radio France internationale (RFI), soulignant que le Maroc espère que ce modèle inspirera la relation du Royaume avec d’autres pays européens et méditerranéens.
« C’est une nouvelle étape qui s’ouvre dans nos relations bilatérales, fondée sur le respect mutuel, l’ambition, et le respect des engagements », a ajouté le ministre, précisant qu' »aujourd’hui le Maroc et l’Espagne vont présenter un modèle différent de relations entre deux rives de la Méditerranée ».
« J’espère que ce modèle maroco-espagnol inspirera la relation du Maroc avec d’autres pays européens et méditerranéens”, a-t-il affirmé.
Répondant à une question sur la nouvelle position de l’Espagne au sujet de la question du Sahara marocain, M. Bourita a rappelé que la première fois où l’Espagne a marqué une appréciation positive de l’initiative d’autonomie remonte à 2008 et qu’elle a arrêté de faire référence à l’autodétermination et au référendum en 2017.
« Ceux qui veulent créer ce raccourci, ne veulent pas voir une réalité, qu’il y a un mouvement international », a-t-il fait remarquer, ajoutant que ceux qui continuent de défendre ces options dépassées sont une « petite minorité qui veulent exploiter la question du Sahara pour faire durer un statu quo préjudiciable à la stabilité régionale ». La position espagnole s’inscrit dans un mouvement, qui est constaté au niveau des Nations-Unies, au niveau européen, africain et arabe, a fait valoir le ministre.
Interrogé sur sa rencontre avec son homologue espagnol José Manuel Albares à Marrakech en marge de la 9ème réunion ministérielle de la Coalition internationale contre Daech, M. Bourita a rappelé qu’il s’agit de la première visite du chef de la diplomatie espagnol après la rencontre entre SM le Roi Mohammed VI et le Président du gouvernement espagnol.
“On a eu beaucoup de rencontres formelles, informelles, etc., d’abord pour assurer le suivi par rapport à la feuille de route qui a été agréée, et on a constaté qu’un grand nombre de mesures annoncées ont été mises en œuvre : les liaisons maritimes ont été rétablies ; le groupe de travail sur la migration s’est réuni, a pris des décisions ; les préparatifs de l’opération de transit des marocains vers le détroit de Gibraltar vont dans la bonne direction ; des groupes de travail sur les délimitations maritimes, sur la gestion de l’espace aérien vont se tenir le mois prochain en Espagne”, à indiqué le ministre. Revenant sur la réunion de la coalition internationale contre Daech, qui s’est tenue pour la première fois dans le continent africain depuis sa création en 2014 avec la participation de 70 délégations, le ministre a souligné que Daech et d’autres mouvements se sont redéployés vers l’Afrique, d’où la nécessité pour la coalition d’intégrer cette évolution.
A ses yeux, les débats ont permis un échange clair, fructueux, une meilleure compréhension de la mouvance terroriste en Afrique qui a obtenu un espace pour plaider sa cause elle-même, faisant observer qu’il y a eu une volonté de la coalition d’accompagner l’effort des pays africains au niveau de la mise à disposition de ressources, et “plus important, il y a eu un accord sur la démarche”.
“On n’a pas besoin d’élaborer une stratégie de lutte contre le terrorisme en Afrique mais on a besoin de renforcer les stratégies existantes. D’abord nationales, et ensuite sous régionales”, a-t-il plaidé.