Concert à Casablanca en hommage à la diva de la chanson judéo-marocaine Zohra El Fassia
Un vibrant hommage a été rendu à la diva de la chanson judéo-marocaine Zohra El Fassia, à l’occasion d’un concert organisé dimanche au musée du Judaïsme marocain à Casablanca.
Lors de ce spectacle musical, organisé par l’association « Nagham » en partenariat avec la Fondation du patrimoine culturel judéo-marocain, l’accent a été mis sur le riche parcours de cette icône de la chanson judéo-marocaine, qui a tiré sa révérence en 1994 mais dont les célèbres chansons comme « Sidi Hbibi » et « Men Zinou Nhar Lyoum » continuent de perdurer dans le répertoire musical marocain.
Dans une allocution à cette occasion, le président de la Fondation du patrimoine culturel judéo-marocain, Serge Berdugo, s’est réjoui de cet hommage à la diva de la chanson judéo-marocaine Zohra El Fassia, une grande dame qui a bravé tous les obstacles et fait montre de détermination et de volonté pour se frayer un chemin sur la scène musicale et devenir « une vraie artiste ».
M. Berdugo a ajouté que de nombreuses chansons populaires chantonnées par tous les Marocains dans les mariages et les fêtes « et dont on ne sait pas qui est l’interprète sont à l’origine des chansons de Zohra El Fassia ».
Pour préserver et sauvegarder ce patrimoine artistique, il a fait savoir « que nous travaillons sur la remastérisation et l’édition de quasiment tous les disques enregistrés par Zohra El Fassia ».
De son côté, la présidente de l’association « Nagham », Nouhade Senhaji, a expliqué que ce concert hommage s’inscrit dans le cadre des efforts de l’association pour promouvoir le Tarab, notamment marocain, et braquer les projecteurs sur des figures artistiques qui ont marqué de leur empreinte le paysage patrimonial marocain.
Dans une déclaration à la MAP, Mme Senhaji a souligné la nécessité d’accorder un intérêt particulier au patrimoine musical national, relevant, dans ce sens, que l’association « Nagham » a mis sur pied des ateliers consacrés au patrimoine artistique marocain.
Elle a ajouté que cette année, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, « nous avons voulu mettre à l’honneur une femme artiste, devenue une icône de l’art marocain ».
« Nous avons choisi de rendre hommage à Zohra El Fassia qui a apporté une importante contribution aux arts du Melhoun, du Chgouri et du Gharnati, entre autres, et qui continue à marquer de son empreinte la scène culturelle et artistique marocaine », a noté Mme Senhaji.
Pour sa part, Abdellah Ben Charradi, artiste et chercheur spécialisé dans le patrimoine marocain, a indiqué que ce genre d’initiatives a comme objectif de promouvoir le patrimoine marocain et de rendre hommage à des figures emblématiques de l’art marocain.
M. Ben Charradi a souligné que ce concert, qui se veut aussi une occasion de célébrer le « Chgouri », rend hommage à une icône et à son parcours artistique et vise à la faire connaitre davantage aux nouvelles générations.
Il s’agit aussi, ajoute-t-il, de mettre en exergue la grande contribution des femmes au patrimoine marocain et leur apport considérable au paysage musical national.
Ce concert, qui a eu lieu en présence d’une pléiade d’artistes, d’universitaires et de chercheurs en culture judéo-marocaine, a été marqué par des prestations musicales présentées par l’artiste Abdellah Ben Charradi, la chorale « Nagham », ainsi que la jeune chanteuse Dalila Meskoub qui ont proposé à l’assistance des titres puisés dans le répertoire du Melhoun et du Chgouri, et un florilège de chansons de la diva Zohra El Fassia.