"J’ai fait la promesse au père d’Omar Raddad de continuer le dossier jusqu’à ce qu’on trouve le vrai coupable, je m’y tiens", a-t-il ajouté, expliquant ainsi pourquoi il poursuivait à titre gracieux l’enquête depuis la condamnation d’Omar Raddad à 18 ans de réclusion criminelle en 1994. Le parquet de Grasse a confirmé, lundi, avoir reçu documents et photos collectés par Bernard Naranjo "à la mi-octobre". "Des vérifications sont en cours" et leurs résultats interviendront "début décembre", selon la même source. Ces éléments avaient auparavant été transmis par Bernard Naranjo et son avocat au conseil parisien d’Omar Raddad, Me Sylvie Noachovitch. "Mais ils n’ont pas été pris au sérieux, je ne sais pas pourquoi. J’ai l’impression que je suis arrivé au mauvais moment", a expliqué le détective tropézien, volontairement laconique.
"C’est n’importe quoi" (Omar Raddad)
Dans l’édition du Parisien/Aujourd’hui en France daté de lundi, Omar Raddad dit ignorer tout de ce rebondissement. "Je ne connais pas ce détective. Et qui serait cet homme ? C’est n’importe quoi", a-t-il vivement réagi, rappelant qu’il avait déjà été question d’un sosie en 1994. Aujourd’hui âgé de 48 ans et résidant à Toulon, Omar Raddad réclame une révision de sa condamnation après avoir bénéficié d’une libération conditionnelle en 1998. Il se dit toujours innocent du meurtre de Ghislaine Marchal, riche veuve d’un équipementier automobile, dont il était le jardinier.
Il en veut pour preuve deux empreintes ADN masculines retrouvées sur les lieux du crime dans l’inscription "Omar m’a tuer", écrite avec le sang de Ghislaine Marchal, et qui ne correspondent pas aux siennes. La justice a cependant refusé en 2002 un nouveau procès. Son avocate réclame depuis 2008 l’ouverture d’une information judiciaire afin de comparer ces deux ADN au Fichier national des empreintes génétiques, ce qui n’a jamais été fait. Un film réalisé par Roschdy Zem, inspiré de deux livres consacrés à l’affaire, doit sortir en 2011, avec Sami Bouajila dans le rôle du jardinier.