"La France définit souverainement sa politique, la France ne demande pas l’autorisation. La France a des convictions: les droits de l’Homme, le respect de la mémoire", a déclaré Nicolas Sarkozy devant la presse à Prague, où il devait assister aux funérailles de l’ancien président tchèque Vaclav Havel.
"Il y a dix ans la France a voté une loi reconnaissant le génocide arménien: un million 500.000 Arméniens massacrés", a rappelé le chef de l’Etat. "La France a des principes (…) Elle porte un message: chaque pays doit faire l’effort de revisiter son passé", a-t-il souligné.
"La France ne donne de leçons à personne, mais la France n’entend pas en recevoir. Je respecte les convictions de nos amis turcs -c’est un grand pays, une grande civilisation-, ils doivent respecter les nô tres", a-t-il poursuivi. "Céder sur ses convictions est toujours une lâcheté, les lâchetés finissent toujours par être payées".
La proposition de loi visant à réprimer la négation des génocides, dont le génocide arménien, a été adoptée jeudi par l’Assemblée nationale française.
En représailles, la Turquie a suspendu jeudi sa coopération militaire avec la France. L’ambassadeur turc à Paris a été rappelé par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, qui a suspendu les visites bilatérales.
"La Turquie est pour la France un allié et un partenaire stratégique, avec lequel le développement de nos relations a enregistré des progrès remarquables dans tous les domaines depuis des années", a déclaré jeudi soir le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, selon un communiqué du Quai d’Orsay.
"Il est important, dans le contexte actuel, que nous maintenions ouvertes les voies du dialogue et de la coopération", a-t-il souhaité.