Le chef des islamistes modérés, Abdelilah Benkirane, aura alors pour mission officielle de former une coalition gouvernementale. Les concertations vont bon train, trois partis de l’actuel gouvernement –l’Istiqlal (indépendant, 60 sièges), le Rassemblement national des indépendants (libéral, 52 sièges), et l’Union socialiste des forces populaire (39 sièges) — se sont dits ouverts à des consultations avec le PJD.
Mais les Istiqlaliens Hamid Chabat Adil Douiri et Karim Ghallab auraient refusé l’alliance avec le PJD. Abdelilah Benkirane n’exclut d’ailleurs pas l’intégration de ministres technocrates dans le prochain gouvernement sur la base des principes de la qualification et de la compétence dans la gestion de certains secteurs.
Une alliance avec le Mouvement populaire est à l’ordre du jour, une tactique peut-être pour éviter les foudres des défenseurs de l’amazighité qui accusent Benkirane de militer pour l’arabité et contre la non-officialisation de la langue amazigh.
Il se murmure aussi qu’Abdelilah Benkirane mène des négociations secrètes avec Aziz Akhannouch en vue de la participation du RNI au prochain gouvernement. Des noms de pijidistes comme Abdelaziz Rebbah, Mustapha Ramid, Samir Abdelmoula, Najib Boulif, Jaafar Hassoune et Bassima Haqaoui, figureraient déjà parmi les candidats en lice pour briguer des portefeuilles ministériels.
Reste que pour M. Benkirane, 57 ans, "Le roi est le chef de l’Etat et aucune décision importante ne peut être prise en Conseil des ministres sans la volonté du roi".
Le PJD, qui affiche une "référence islamique" et "monarchiste", a été propulsé en moins de 15 ans d’une représentation parlementaire limitée à neuf députés en 1997 au rôle de première force politique à la Chambre des représentants avec plus du quart des sièges.
Le scrutin, jugé transparent et honnête par les observateurs nationaux et internationaux, a également connu une participation en hausse, avec un taux de 45,4% contre 37% en 2007, selon des chiffres officiels.