Placé en garde à vue, Nicolas Bazire va être entendu par les enquêteurs de la Division nationale des investigations financières (Dnif), chargée de mener l’enquête sur le volet financier de l’affaire Karachi dans lequel est mis en examen Ziad Takieddine .
Les policiers ont également entrepris une perquisition. Actuel directeur général de groupe du groupe Arnault, la holding qui coiffe LVMH, Nicolas Bazire est un proche de Nicolas Sarkozy, dont il a été le témoin de mariage. "Je m’attends à être appelé par la police pour venir assister mon client en garde à vue", a confié au JDD, en début de matinée, son avocat Me Jean-Yves Lienard.
Par ailleurs, Thierry Gaubert, ex-conseiller de Sarkozy, a été déféré devant le juge, a-t-on appris de source judiciaire.
Renaud Van Ruymbeke enquête sur des rétrocommissions présumées en marge de contrats de ventes d’armes au Pakistan et en Arabie Saoudite, dans les années 90. Il a mis en examen la semaine dernière Ziad Takieddine, un intermédiaire entre la France et les deux pays concernés.
Lors d’une audition, l’ex-épouse de Ziad Takieddine, Nicola Johnson, a détaillé le lien de son ex-mari avec plusieurs politiques, dont Nicolas Bazire. "Nous sommes en 1993. j’ai vu à la maison Nicolas Bazire au moins deux ou trois fois", a-t-elle déclaré. Selon le site d’informations Mediapart, la semaine dernière, un témoin, entendu le 8 septembre par la police, a affirmé que Ziad Takieddine s’était rendu à plusieurs reprises en Suisse pour y retirer des fonds remis à Paris à Nicolas Bazire. Une dizaine de millions de francs, en espèces, découvert sur les comptes de campagne d’Edouard Balladur, intriguent en effet les enquêteurs.
Selon les informations du JDD.fr, le juge Van Ruymbeke a également entendu, comme témoin, Roland Dumas, l’ancien président du conseil constitutionnel, afin de comprendre dans quelles conditions le Conseil constitutionnel avait validé les comptes de campagne pour l’élection présidentielle de 1995, malgré la présence d’espèces en quantités importantes. Devant le magistrat, l’ancien ministre de François Mitterrand s’est retranché derrière le secret des délibérations.