L’annonce a été faite au Palais du peuple, dans la capitale chinoise, en présence du président Xi Jinping et de son homologue français Emmanuel Macron, actuellement en visite d’Etat dans le pays asiatique.
En négociations depuis une dizaine d’années, ce contrat est évalué à plus de 20 milliards d’euros — dont plus de la moitié pour Orano (ex-Areva).
L’enjeu est très important: la future usine franco-chinoise pourrait traiter jusqu’à 800 tonnes de combustibles usagés par an, permettant d’en recycler une partie sous forme de "MOX", un mélange de plutonium usagé et d’uranium.
Le site doit être conçu et équipé par Orano, selon les technologies développées sur son site de La Hague (nord-ouest de la France) — lequel a fait l’objet de visites assidues de la part de responsables chinois.
CNNC s’occuperait lui du gros oeuvre de la construction, avant d’en devenir l’opérateur après sa mise en service.
Il s’agira du tout premier site de retraitement en Chine, où la forte expansion du secteur nucléaire soulève la question des déchets radioactifs. Ils sont pour l’instant stockés dans des piscines temporaires.
La Chine est le premier marché mondial de l’atome civil. Elle compte actuellement 48 réacteurs en activité ainsi que 10 en construction, selon l’organisation internationale Association nucléaire mondiale (ANM).
Ce contrat, s’il se concrétise, apporterait une bouffée d’air frais pour Orano. Areva avait connu de graves difficultés financières à la suite d’investissements hasardeux et de la catastrophe de Fukushima (2011) — qui avaient entraîné sa restructuration.