Libye: le ministre italien des AE en visite à Benghazi
Le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, effectue mardi une visite à Benghazi, fief de la rébellion libyenne où il doit s’entretenir avec le président du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil.
L’Italie, ancienne puissance coloniale en Libye et qui fut un important partenaire économique du régime de Mouammar Kadhafi, a annoncé à l’instar de la France et de la Grande-Bretagne, en avril, l’envoi en Libye de conseillers militaires -au nombre de dix- auprès du CNT.
Elle plaide en faveur d’un exil de Kadhafi et figure, avec la France, le Qatar, la Gambie, le Sénégal, la Grande-Bretagne et la Jordanie, parmi les pays ayant reconnu le CNT comme l’interlocuteur légitime en Libye.
Par ailleurs, huit hauts gradés de l’armée libyenne ayant fait défection au cours des derniers jours ont appelé, lundi à Rome, les militaires dans leur pays à les rejoindre dans leur soutien à la rébellion.
Lors d’une conférence de presse, co-organisée par le ministère italien des Affaires étrangères, les officiers libyens (cinq généraux, deux colonels et un commandant) ont exhorté "leurs collègues au sein de l’armée et des forces de sécurité publique à rejoindre la révolution du 17 février et à se mettre du côté du peuple".
Selon l’un d’eux, le régime du Colonel Kadhafi "ne dispose plus que de 20 pc de ses capacités militaires" de même qu’il ne peut plus compter que sur "quelques centaines de soldats " et, tout au plus, "quelques dizaines" de généraux.
Un autre général a qualifié de "très douloureuse" la situation des civils sur le terrain, soulignant que "les gens sont épuisés psychologiquement".
D’après l’ancien ambassadeur de Libye à Rome, Abdel Rahman Chalgam, qui prenait part à la conférence de presse, les huit officiers "font partie des 120 qui ont quitté Kadhafi et la Libye ces derniers jours".
"Nous espérons que d’autres se joindront à nous et au peuple libyen", a-t-il affirmé.
Le porte-parole du ministère italien des Affaires étrangères, Maurizio Massari, a exprimé, en cette même occasion, la "satisfaction particulière" du gouvernement italien pour "un développement d’une telle importance pour la Libye".
"Vous avez fait le bon choix en abandonnant un régime sans avenir", a-t-il dit à l’adresse des huit officiers.
Présent à la conférence de presse à Rome, Mahmoud Chammam, responsable de l’Information au Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion, s’est déclaré convaincu que "les jours de Kadhafi sont comptés".
Il a souligné, par ailleurs, que le CNT "n’avait pas reçu de financement jusqu’à présent" et exprimé le souhait du conseil d’avoir un représentant à l’OPEP.
"Nous ne savons toujours pas qui représentera la Libye, mais nous aimerions avoir un représentant à l’OPEP", a-t-il dit.
Plus tô t dans la journée, Chammam avait indiqué que les militaires dissidents avaient transité par la Tunisie, sans donner d’autres précisions.