"Quels que soient les auteurs de cet acte criminel, leur volonté a été de frapper le Maroc au moment où le Royaume s’engage dans un processus de libéralisation contrô lée, censé, justement, lui éviter les soubresauts que connaissent les pays voisins", souligne l’éditorialiste Pierre Rousselin, sous le titre "Maroc: la démocratisation prise pour cible".
Alors que la piste d’AQMI (Al-Qaida au Maghreb islamique) est notamment évoquée, le journaliste estime que les terroristes islamistes, "dépassés par les aspirations populaires qui font souffler un vent de liberté sur le monde arabe", rappellent que "la violence aveugle reste pour eux le seul moyen de freiner" le processus de démocratisation dans les pays de la région.
Il se trouve, selon lui, que le Maroc, à la différence des autres pays arabes, est "celui où s’est engagée une transition démocratique sans nécessité de rupture, sous la conduite du Roi Mohammed VI, garant de l’identité nationale et du respect des traditions".
En mars dernier, le Souverain a présenté un programme "ambitieux" de réformes au Maroc où le premier ministre et le gouvernement, responsables devant les électeurs, auraient une responsabilité et un pouvoir, a estimé la publication.
"C’est cette évolution pacifique, ayant valeur de modèle, que les terroristes ont voulu briser", a souligné le journaliste qui exprime le souhait que la société marocaine dans son ensemble "saura réagir à l’épreuve, en faisant bloc derrière le projet modernisateur" porté par le Roi.
Pour l’éditorialiste, le choix d’une cible touristique dans une ville très fréquentée par les Français, dont sept ont péri dans cet attentat, est "aussi un message à la France, déjà menacée par les hommes d’al-Qaida au Maghreb islamique".
La cible choisie, sur la très symbolique place Djema’a el-Fna de la ville marocaine la plus prisée des étrangers, montre qu’il s’agit de perturber l’économie d’un pays touristique et de maximiser l’impact international de l’attentat, a-t-il noté.
Mais "quel que soit le mobile des assassins", le journaliste conclut que l’attentat "ne fait que confirmer combien une démocratisation réussie est autant dans l’intérêt du Maroc que de la France".