L’opposition syrienne rejette la solution politique proposée par Bachar al-Assad

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Le président syrien Bachar al-Assad a proposé dimanche un plan "politique" impliquant son maintien au pouvoir, une solution aussitô t rejetée par l’opposition exigeant son départ comme préalable à toute solution au conflit sanglant qui déchire le pays depuis 21 mois.

Première capitale à réagir, Londres a estimé que le discours de M. Assad allait "au-delà de l’hypocrisie".

"Il est responsable des morts, de la violence et de l’oppression qui engloutissent la Syrie et ses vaines promesses de réformes ne trompent personne", a déclaré William Hague, le chef de la diplomatie britannique dans un message posté sur Twitter.

Dans sa première allocution en sept mois, M. Assad s’est montré inflexible, assurant encore une fois que le conflit qui a fait, selon l’ONU, plus de 60.000 morts, n’opposait pas le pouvoir et l’opposition mais "la patrie et ses ennemis" qui souhaitent la partition de la Syrie.

Depuis qu’a éclaté en mars 2011 une révolte populaire devenue guerre civile, Damas affirme combattre des "terroristes" armés et financés par l’étranger.

Devant un parterre de partisans réunis à la maison de la culture et des arts, M. Assad a appelé au dialogue.

Affirmant ne pas avoir trouvé jusqu’à présent de "partenaire" pour cela et refusant de négocier avec "des gangs qui prennent leurs ordres de l’étranger", il a proposé un plan en trois étapes.

Mais avant tout dialogue, les pays finançant les "terroristes" devront "s’engager à arrêter" et "les hommes armés" devront mettre fin à leurs "opérations terroristes", a-t-il précisé.

Ce n’est qu’une fois ces engagements pris, que l’armée cessera immédiatement ses opérations, "tout en conservant le droit de répliquer", a-t-il ajouté.

Dans ces conditions seulement s’ouvrira "une conférence de dialogue national, auquel participeront toutes les parties", a-t-il poursuivi. Cette conférence qui réunira "toutes les parties" devra rédiger une "Charte nationale" qui sera soumise à référendum, tandis qu’un nouveau Parlement et un nouveau gouvernement émergeront des urnes.

Toute transition doit "se faire selon les termes de la Constitution", a-t-il insisté, en faisant référence à des élections. Samedi le quotidien libanais pro-syrien Al-Akhbar affirmait que M. Assad voulait présenter un plan de sortie de crise stipulant qu’il pouvait être candidat à sa propre succession en 2014.

Mais l’opposition a aussitô t rejeté ce plan, dont aucune échéance n’est précisée, accusant le chef d’Etat de vouloir choisir ses interlocuteurs et de chercher à se maintenir au pouvoir.

Le porte-parole de la Coalition de l’opposition, Walid al-Bounni, a affirmé, par téléphone à l’AFP, que l’opposition souhaitait "une solution politique, mais l’objectif pour les Syriens est de sortir (M. Assad) et ils ont déjà perdu pour cela plus de 60.000 martyrs (…) ils n’ont pas fait tous ces sacrifices pour permettre le maintien du régime tyrannique".

En début de matinée, le Premier ministre britannique David Cameron avait lui aussi appelé le président à quitter ses fonctions: "+Partez+: voilà mon message à Assad".

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