Un bateau de 300 migrants disparu en mer en Asie
L’angoisse augmentait mardi concernant le sort de quelques 300 migrants rohingyas dont le bateau a été aperçu jeudi dérivant à proximité des côtes thaïlandaises mais n’a pas été revu depuis.
"Nous ne disposons d’aucune information sur ce bateau", a déclaré mardi à l’AFP Veerapong Nakprasit, un responsable de la marine thaïlandaise. De leurs côtés, les autorités indonésiennes et malaisiennes se sont refusées à tout commentaire sur ce bateau victime de ce que les organisations de défense des droits de l’Homme ont appelé un "ping-pong humain".
Chris Lewa du projet Arakan, une organisation de défense des droits des Rohingyas, a indiqué que son équipe avait eu un dernier contact avec eux par téléphone samedi soir. Depuis lors, aucun téléphone ne répond. "C’est très inquiétant", a-t-elle confié à l’AFP. "Ils nous ont dit que les hommes prenaient toute la nourriture et que les femmes ne pouvaient pas en obtenir ou seulement quelques petits morceaux laissés", a-t-elle ajouté.
En Asie du Sud-Est, cet exode dure depuis plusieurs années, mais il prend depuis quelques jours une tournure particulièrement catastrophique. Les filières clandestines se retrouvent soudain désorganisées par le nouvelle politique répressive de la Thaïlande. Ne pouvant plus se rendre dans ce pays, traditionnelle voie de passage, les trafiquants ont donc abandonné en mer les migrants. Ceux qui ont réussi à rallier l’Indonésie décrivent des scènes d’horreur à bord des bateaux, sur lesquels les migrants s’affrontent pour le peu de nourriture restant.
Le destin tragique de milliers d’exilés du Bangladesh et de Birmanie fuyant la misère ou les persécutions dans leur pays d’origine fait écho au drame des migrants qui tentent de gagner l’Union européenne en traversant la Méditerranée.