Syrie: retour au calme à Homs avant une visite des observateurs de l’ONU

Les observateurs des Nations unies se sont rendus samedi dans la ville de Homs, épicentre de la répression du soulèvement contre Bachar al Assad, a-t-on appris de source officielle syrienne et onusienne.

"Une équipe d’observateurs a été envoyée à Homs et a rencontré le gouverneur", a déclaré un porte-parole de l’Onu, Khaled al Masri. "Ils inspectent maintenant des quartiers de la ville", a-t-il ajouté.

Malgré l’extrême fragilité du cessez-le-feu, le Conseil de sécurité des Nations unies s’apprêtait à voter samedi sur un projet de nouvelle résolution portant de 30 à 300 membres la mission d’observation dans le pays et laissant le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon décider de leur déploiement en fonction des conditions sur le terrain et de la consolidation du cessez-le-feu.

Un accord provisoire a été trouvé dans la nuit entre les membres du Conseil. Le texte final appelle le gouvernement syrien et l’opposition à cesser immédiatement les violences et mettre en oeuvre d’urgence le plan de sortie de crise en six points élaboré par l’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe Kofi Annan.

Selon l’ambassadeur de France auprès de l’ONU, Gérard Araud, le Conseil de sécurité devait se réunir samedi matin pour se prononcer sur le projet de résolution, qui a fait l’objet de plusieurs heures de négociation avant d’être soumis dans la nuit aux gouvernements des pays-membres.

La version définitive constitue un compromis entre les deux textes concurrents proposés par la Russie, le plus fidèle allié de la Syrie, et les membres européens du Conseil.

Les Européens voulaient inclure dans le texte la menace de sanctions non-militaires si Damas ne retirait pas ses troupes et équipements lourds des villes, comme le régime de Bachar el-Assad s’était engagé à le faire dans le cadre du plan Annan. Mais la Russie et la Chine s’opposant farouchement à des sanctions contre Damas, cette menace a dû être retirée. Le texte final reprend ainsi la formulation utilisée dans la résolution adoptée samedi dernier autorisant l’envoi d’une avant-garde de 30 observateurs en Syrie. Elle exprime l’intention du Conseil de sécurité de surveiller la mise en oeuvre de la nouvelle résolution et d’"envisager des mesures supplémentaires".

La version définitive établirait une Mission de supervision en Syrie, "comprenant un déploiement initial de jusqu’à 300 observateurs militaires non-armés ainsi qu’une composante civile appropriée" pour une période initiale de 90 jours. Cette mission sera déployée en fonction d’une "évaluation par le secrétaire-général" des évolutions sur le terrain, y "compris la consolidation de la cessation des violences".

Gérard Araud a précisé que le Conseil de sécurité souhaitait que la mission soit déployée aussi vite que possible en Syrie, "mais en même temps, nous devons prendre en compte le danger pour les observateurs, et c’est pourquoi le secrétaire général devra évaluer la situation sur le terrain".

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