QUALITE de L’AIR : 25% des logements présentent un air intérieur pollué
C’était déjà une constatation de l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI) dès 2006, rappelée aujourd’hui par l’Afsset qui alerte les pouvoirs publics sur les concentrations relevées, dans certains logements en substances telles que le tétracholoroéthylène (perchloroéthylène), le trichloroéthylène, le naphtalène et les particules, et rappelle l’urgence de la mise en œuvre par les pouvoirs publics des valeurs guides de l’OMS pour l’amélioration de la qualité de l’air intérieur.
Zoom sur 4 « polluants » et leurs VGAI
Concernant le tétrachloroéthylène, un solvant utilisé par les pressings, il peut provoquer des effets neurologiques, rénaux et hépatiques. Des concentrations élevées, de l’ordre de plusieurs milliers de µg.m-3, ont été mesurées dans des logements situés au dessus de certains pressings. Or l’Afsset propose une valeur guide de qualité d’air intérieur (VGAI) pour les expositions de courte durée à 1380 µg.m-3 et une VGAI pour les expositions de longue durée à 250 μg.m-3.
Le trichloroéthylène, classé comme cancérogène probable et responsable d’effets neurologiques, utilisé dans un cadre professionnel aurait été relevé à des valeurs très élevées (une valeur maximale à 4087 µg.m-3) dans certains des logements. La VGAI de l’Afsset serait de 20 µg/m3 pour les expositions de longue durée correspondant à un excès de risque de survenue d’1 cas de cancer pour 100.000 habitants par an (et viser à terme 2 µg/m3). 3% des logements présenteraient des valeurs allant au delà.
Le naphtalène présent dans les produits antimites, les résines et certains sols pollués ou encore certains chauffages peut provoquer des anémies hémolytiques. L’Afsset propose une VGAI de 10 µg.m-3 pour les expositions de longue durée. Des vérifications doivent donc être effectuées pour les logements situés à proximité de pressings, de sols pollués par du trichloréthylène et/ou du naphtalène.
Concernant les particules en suspension dans l’air, l’Afsset, ayant relevé des concentrations localement très élevées à l’extérieur et à l’intérieur, recommande la mise en œuvre par les pouvoirs publics des valeurs guides de l’OMS pour l’amélioration de la qualité de l’air intérieur, de prévenir les pollutions à la source en agissant sur les émissions de particules dans l’air intérieur, mais aussi dans l’air ambiant. L’Afsset précise ici, que les effets sanitaires ne peuvent pas être déterminés avec exactitude avec les données actuelles.
Ces travaux de l’Afsset sur l’air intérieur s’inscrivent dans une démarche plus large de réduction des risques liés à l’exposition aux polluants de l’air intérieur, mise en avant dans le plan national santé environnement. En 2009, l’Afsset a présenté un protocole de qualification des émissions des matériaux de construction et de décoration qui permettra un étiquetage des matériaux sur leur émissions (ou non) en polluants.