Portugal/Espagne : Ronaldo contre le collectif de la Roja
Le Portugal de Cristiano Ronaldo défie l’Espagne de Xavi et Iniesta, mercredi? à la Donbass Arena de Donetsk, avec la volonté de retrouver pour la deuxième fois de son histoire la finale d’un Euro. Mais en face, c’est avec de vraies certitudes que la Roja, championne du monde et d’Europe en titre, va se déployer pour continuer à rêver à un incroyable triplé. Entre les deux équipes, la connivence n’aura plus cours au coup d’envoi.
Pour ce qui est de la motivation, on peut difficilement faire plus simple. Pour ne rien gâcher à leur histoire récente, les coéquipiers de Casillas avaient éliminé le Portugal en huitièmes de finale de la dernière Coupe du monde en Afrique du Sud (1-0) quand les coéquipiers de Pepe avaient pris leur revanche à Lisbonne, en novembre de la même année, avec un cinglant (4-0). "Ce match amical ne sera pas la référence", tempère justement Paulo Bento, qui devra se priver de Helder Postiga blessé et remplacé par Hugo Almeida à la pointe de l’attaque lusitanienne. Au passage, c’est la première fois en six rencontres officielles, soit depuis le barrage en qualification face à la Bosnie que le technicien portugais n’alignera pas le même onze de départ…
Del Bosque: "« Désactiver » Ronaldo"
Cela apporte une vraie notion de continuité à un jeune entraîneur qui sait où il va et comment il veut y aller. "On croit en nos valeurs et en nos qualités. Ce ne sera pas facile, mais on y croit", plaide un Paulo Bento qui va s’appuyer sur une grosse défense emmenée par Pepe et Alves, un milieu à trois avec Moutinho en maître à jouer et évidemment Nani et Cristiano Ronaldo pour faire les pistons sur les côtés. Du vu et revu, qui a plutôt bien fonctionné depuis le début de l’Euro malgré la défaite initiale contre l’Allemagne (0-1). Sauf que cette fois, les Portugais vont devoir composer avec une formation espagnole qui aime confisquer le ballon et qui, accessoirement, possède l’habitude de ce genre de rendez-vous, ce qui n’a évidemment rien de négligeable.
"C’est le match le plus important de notre vie", dramatise quelque peu un Vicente del Bosque qui transpire pourtant le calme et la sérénité. Cet entraîneur qui a réussi le miracle de faire cohabiter Madrilènes et Barcelonais, sait que la notion de collectif sera plus importante que jamais pour venir à bout du Portugal dans son ensemble et stopper Cristiano Ronaldo en particulier. "On va tenter de « désactiver » Ronaldo. Il faudra beaucoup d’entraide pour le stopper", confie le sélectionneur, qui se souvient que cela avait parfaitement été géré au Cap en 2010, Ronaldo étant muselé par ses adversaires.
Si la polémique née au Portugal, autour de la nomination du Turc Cuneyt Çakir, n’a pas été bien loin, les deux jours de récupération supplémentaire des hommes de Bento ont été balayés d’un revers de main par les Espagnols. "Il ne faut pas se préoccuper excessivement de la condition physique", explique Del Bosque quand Iniesta ajoute: " On ne doit pas penser à la fatigue, mais plutôt penser à bien jouer, à être précis et efficace. La fatigue est secondaire, se qualifier pour une finale, c’est unique et je pense que c’est au-dessus de tout le reste." Pas d’excuse, mais la promesse du jeu, beaucoup de jeu même pour un duel qui a la saveur des très grands rendez-vous.