New York: 200 personnes célèbrent l’Iftar devant Trump Tower

Une centaine de musulmans prosternés pour prier sur la 5e Avenue, devant Trump Tower, entourés par au moins autant de non-musulmans venus témoigner leur solidarité: c’est ce qu’on a pu voir jeudi à New York, à l’heure du coucher du Soleil.

Il étaient venus célébrer l’Iftar – la rupture du jeûne en cette période de Ramadan – et faire un pied-de-nez à l’administration Trump et ses tendances qualifiées d’islamophobes par les organisateurs de l’évènement.

Les participants, dont beaucoup de jeunes, emmenés par l’activiste palestino-américaine Linda Sarsour, s’étaient rassemblés par une belle soirée d’été à l’appel de plusieurs associations pour la défense des immigrés.

La surveillance policière était étroite, comme toujours près de Trump Tower, siège de la Trump Organization et où demeurent toujours la femme et le plus jeune fils du président.

Fatoumata Waggeh, une jeune Américaine musulmane aux racines gambiennes, a indiqué être venue pour dénoncer "la réthorique qu’ils (le gouvernement américain) répandent sur les musulmans", et "témoigner de notre solidarité mutuelle".

Maggie Glass, une jeune New-Yorkaise active dans une association juive de défense des réfugiés, a elle aussi saisi l’occasion de "soutenir tous nos voisins et amis musulmans" et montrer qu’"on est tous unis".

Si l’évènement n’a rassemblé que 200 personnes environ, Linda Sarsour s’est montrée satisfaite, soulignant que cela "correspondait aux quantités de nourriture" prévues par les organisateurs.

Les participants se sont ainsi partagé riz, poulet, pizza, assis sur les bords de la célèbre avenue, après les rituelles prières.

Maggie Sarsour a assuré ne pas regretter que l’administration Trump n’ait pas invité, contrairement aux administrations précédentes, de musulmans à la Maison Blanche pour marquer l’Iftar.

"Pour être honnête, même s’ils nous invitaient, je demanderais aux musulmans de ne pas apporter leur caution à une administration aussi clivante!" a-t-elle déclaré.

Sur le trottoir d’en face, un groupe d’une dizaine de partisans de Trump criaient "USA, USA" ou encore "Nous ne voulons pas de la charia!"

Mais cela n’a pas gâché la fête pour Aantaki Raisa, une étudiante originaire du Bangladesh, qui a indiqué avoir "failli pleurer" d’émotion de voir "musulmans et juifs partager ensemble" ce moment.

"Sans Trump, on ne verrait pas un tel spectacle à Manhattan, il faut rester positif!" a-t-elle dit en souriant.

Même si les partisans du président étaient tenus à bonne distance par les policiers, Linda Sarsour a tenu à prévenir les participants, y compris une trentaine de femmes voilées, après le dîner: "Evitez de repartir seuls (…) Ils ne sont pas nombreux, mais on ne sait jamais"!

afp

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