Les forces syriennes auraient repris le contrôle de la ville d’Idlib

Après Homs (centre) au début du mois de mars, les forces syriennes ont repris le contrô le de la ville d’Idlib (nord-ouest) tenue depuis des mois par l’insurrection, ont rapporté mardi le journal gouvernemental Al-Watan et l’Observatoire syrien des droits de l’homme.

Les autorités syriennes n’ont pas fait de commentaire. Selon "Al-Watan" et l’Observatoire, les forces gouvernementales tenaient mardi Idlib. La ville à majorité sunnite de quelque 150.000 habitants, située à 160km au nord de Homs et à proximité de la frontière turque, était jusqu’à présent sous le contrô le de centaines de combattants de l’Armée syrienne libre, composé de déserteurs de l’armée. Les insurgés manquaient de munitions, selon des témoins.

D’après l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) basé à Londres, les forces gouvernementales étaient confrontées à des poches de résistance dans trois secteurs d’Idlib, dont ceux de Dubait et Bustan Ghanoum (centre). L’Observatoire et les Comités locaux de coordination ont par ailleurs fait état de violents affrontements entre forces du régime et insurrection à Maaret al-Numan, également dans le nord de la Syrie.

D’autres violences ont été signalées par des militants dans la province d’Hama près de Homs, dans la banlieue de Damas et dans d’autres régions du pays. Elles auraient fait, selon eux, plusieurs dizaines de morts.

Les informations sur la chute d’Idlib interviennent au lendemain de celles faisant état d’un nouveau massacre à Homs, où le quartier de Baba Amr a été pilonné pendant des semaines. Des miliciens soutenant le régime de Bachar el-Assad ont tué dimanche soir au moins 16 personnes, dont des enfants, à Karm el-Zeytoun, un quartier rebelle de Homs (centre) repris par les forces gouvernementales au début du mois, ont annoncé lundi des militants syriens.

L’OSDH rapporte qu’au moins 16 personnes ont été tuées, les Comités locaux de coordination avançant de leur cô té le chiffre de 45 morts. Les deux organisations précisent que des enfants figurent parmi les victimes et elles attribuent ces morts aux "shabiha", des miliciens pro-régime.

Ces informations renforcent les craintes que des civils pourraient être la cible de représailles dans les secteurs reconquis par les forces fidèles au régime. Les médias officiels syriens ont confirmé que des personnes ont été tuées à Homs, mais ont imputé ces morts à des "terroristes armés", qualificatif fréquemment utilisé par ces médias pour désigner les opposants.

Au Caire, le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil Elaraby a souligné que le massacre de civils, à Homs ou Idlib, constituaient des crimes contre l’humanité. Il a appelé à une "enquête internationale impartiale pour démasquer les responsables et les traduire en justice".

A Genève, par ailleurs, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a déclaré mardi que 230.000 Syriens ont fui leurs maisons depuis le début du soulèvement contre le régime de Bachar el-Assad en mars 2011. Selon les estimations du HCR, qui s’appuient notamment sur le Croissant rouge syrien, 200.000 Syriens ont été déplacés à l’intérieur de la Syrie, tandis que 30.000 autres se sont réfugiés en Turquie, au Liban et en Jordanie.

"Des centaines de gens, chaque jour, continuent à gagner les pays voisins", a précisé Panos Moumtzis, coordinateur de la Syrie pour le HCR. Selon l’organisation internationale de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW), basée à New York, l’armée syrienne a placé des mines près de ses frontières avec la Turquie et le Liban, le long de routes empruntées par des Syriens fuyant les violences. HRW cite des témoins et d’anciens artificiers de l’armée syrienne ayant fait défection.

Par ailleurs, Bachar el-Assad a fixé mardi au 7 mai prochain la date des élections législatives. Ce scrutin devait au départ avoir lieu en mars, mais avait été repoussé. On ignore toutefois comment une telle élection pourrait avoir lieu en raison des violences.

La porte-parole du Département d’Etat américain, Victoria Nuland, a affirmé qu’un tel scrutin n’aurait aucun sens. Elle a jugé "ridicule" l’organisation d’élections législatives dans le contexte actuel de violence.

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