Le Sahara marocain recèle un patrimoine culturel matériel et immatériel riche et diversifié (ministre)
S’exprimant lors de l’exposition “Sahara marocain : un patrimoine archéologique millénaire” ainsi que du forum sur “la valeur scientifique du patrimoine matériel et immatériel au Sahara marocain”, M. Bensaid a fait savoir que les recherches archéologiques ont révélé la succession de civilisations anciennes dans cette région du Royaume, remontant à l’ère du paléolithique inférieur ou ce qu’on appelle la période acheuléenne.
Et de poursuivre que cette époque était caractérisée par l’utilisation d’outils en pierre distinctifs, tels que des haches en pierre qui ont été découvertes à Aousserd à « Kourcia », à « Boulariah » et dans d’autres sites dans le bassin de Smara, en particulier Oued « Essafa », « Aasli », « Boukerch » et « Larchiouat ».
Le ministre a rappelé que le Sahara marocain a connu des activités intenses de l’Homo sapiens, notamment à l’époque du Paléolithique moyen, caractérisée par l’utilisation de pointes foliacées pour la chasse, en plus de la multiplicité des sites archéologiques qui remontent à l’ère dite « Atérienne. », qui se caractérise également par la précision dans la fabrication d’outils en pierre, ainsi que les époques modernes de la préhistoire au Maroc.
Il a noté que les sites néolithiques, datant d’environ 4.000 ans, ont révélé l’utilisation par l’homme de techniques distinctives dans la fabrication et la décoration de la poterie propre au Sahara marocain en tant qu’identité culturelle, ainsi qu’en ce qui concerne les méthodes de domestication des animaux et de fabrication de pointes foliacées précises appelées « pointes foliacées sahariennes ».
M. Bensaid a ajouté que plusieurs sites archéologiques comme ceux qu’on trouve à Aousserd (Draman, Boulariah, Madess) et dans la province d’Es-Semara (Larchiouat et Kor Lbard) témoignent de cette époque, faisant observer que ces sites montrent clairement la pratique de l’homme pour la stabilité depuis des milliers d’années.
Cette époque et celle qui suit (préhistoire), ont témoigné d’une abondance et d’une grande diversité dans le domaine de l’art rupestre couvrant plusieurs périodes, comme le confirment les données existantes dans les sites de “Zeaâr” et “Tiwatssène” à Aousserd, “Aouinet Azguer” à Tantan, ainsi que “Larchiouat” et “Tazoua” à Es-Smara. Cette période a été également marquée par une abondance de monuments funéraires de formes variées, a souligné le ministre.
M. Bensaid a indiqué que le patrimoine archéologique dans le Sahara marocain contribue non seulement à en apprendre davantage sur l’histoire du Maroc, mais aide également à faire comprendre une partie de l’histoire ancienne de toute l’humanité.
Outre ce patrimoine matériel, ajoute le ministre, le Sahara marocain est caractérisé par la diversité de son patrimoine immatériel, notamment le patrimoine culturel hassani avec ses diverses interactions patrimoniales, anthropologiques et sociales, ses formations artistiques, ses rituels et ses coutumes bien ancrés, qui est considéré comme un legs humain vivant.
Pour sa part, le président du Conseil de la région Dakhla-Oued Eddahab, El Khattat Yanja, a indiqué que le Conseil accorde une attention particulière à la valorisation de la culture hassani, et à la mise en oeuvre des dispositions de la composante culturelle à travers un contrat-programme de financement et de réalisation du programme de développement intégré de la région, pour lequel un montant de 52,41 millions de DH (MDH) est alloué, dont 20,76 MDH pour la région, consacré à la réalisation de 6 projets d’appui et de renforcement du secteur.
M. Yanja a ajouté, dans une allocution lue en son nom par le vice-président du Conseil régional, Dahi Hormatallah, que ces projets concernent la création d’un conservatoire de musique et des arts chorégraphiques à Dakhla, un programme de mise à niveau et de valorisation de la musique hassani, l’organisation de festivals culturels et artistiques, la protection des sites archéologiques d’Adrar Soutouf (province d’Aousserd), et l’inscription de plus de 30 sites archéologiques de la région au registre national du patrimoine, et la réalisation d’un inventaire du patrimoine immatériel Hassani.
Dans l’objectif de renforcer ce programme, a poursuivi M. Yanja, une autre convention de partenariat a été signée avec le ministère de la Culture, représenté par sa Direction régionale, en vue d’aménager et d’équiper le centre pluridisciplinaire du patrimoine archéologique et naturel d’Aousserd, pour un montant de 4,5 MDH, aménager la Maison de la Culture de Bir Gandouz, et de construire une salle multidisciplinaire pour un montant de 2,2 MDH.
De son coté, le président du Conseil communal de Dakhla, Erragheb Hormatallah, a indiqué que l’affluent hassani-sahraoui, qui représente un patrimoine historique diversifié dans ses affluents et une identité nationale dans le Royaume, constitue l’un des axes stratégiques dans les programmes du Conseil communal, en tant que levier de développement économique et social et catalyseur de promotion de ce patrimoine, conformément aux Hautes Instructions du Roi Mohammed VI.
Il a souligné que la valorisation du patrimoine culturel hassani, comme l’un des piliers de l’identité marocaine authentique, est devenue nécessaire pour mettre à niveau la ville de Dakhla en faisant d’elle une destination touristique, historique et culturelle aux niveaux régional et national, ce qui a poussé le Conseil communal à adopter un certain nombre de mesures et de programmes pour restaurer les monuments historiques authentiques et surveiller, recenser et protéger les sites historiques.
Il a noté que le projet de préservation du patrimoine culturel hassani est un élément essentiel dans le cadre de la nouvelle stratégie de développement des provinces du sud du Royaume, louant les mesures prises par les autorités compétentes pour valoriser et préserver ce patrimoine culturel authentique, étant donné qu’il fait partie intégrante de la culture nationale marocaine et l’un de ses importants affluents.
Pour sa part, le professeur Abdeljalil Bouzouggar, a fait une présentation de l’exposition et du forum scientifique intitulé « Antiquités préhistoriques au Maroc dans son environnement africain », à travers laquelle, il s’est arrêté sur la richesse d’une partie du patrimoine archéologique dans le Sahara marocain, le patrimoine matériel et immatériel et a examiné la mise en œuvre de projets scientifiques dans la région.
A cette occasion, le directeur régional de la Culture, Mamoune El Boukhari , a présenté un exposé dans lequel il a évoqué les réalisations les plus importantes du secteur culturel dans la région de Dakhla-Oued Eddahab, passant en revue un certain nombre d’événements ayant marqué la scène artistique et culturelle sur le plan régional.
M. El Boukhari a également passé en revue le rôle que joue la Direction régionale de la culture en termes d’animation culturelle de la région, de la préservation et de la valorisation du patrimoine culturel matériel et immatériel. Il a également donné un aperçu sur les futurs projets culturels au niveau régional.
L’exposition “Sahara marocain: un patrimoine archéologique millénaire”, qui a été inaugurée par M. Bensaid, accompagné du secrétaire général de la région Dakhla-Oued Eddahab et de plusieurs élus et chefs de services extérieurs, comporte un certain nombre de pièces, d’outils et de fragments datant du paléolithique inférieur : Acheuléen et du Paléolithique moyen : Atérien et du Néolithique.
Parallèlement à cette exposition, le forum scientifique autour du thème « la valeur scientifique du patrimoine matériel et immatériel dans le Sahara marocain », est rehaussé par la participation d’un parterre de professeurs, de chercheurs et d’experts dans le domaine d’antiquités, de patrimoine et de gravures rupestres.
Les quatre panels scientifiques de ce forum, de deux jours, seront axés sur “le cadre géologique – géomorphologique et naturel des zones sahariennes et les moyens de parvenir à développement durable”, “un aperçu de l’art rupestre dans le Sahara marocain”, “la gestion du patrimoine culturel de la région de Dakhla-Oued Eddahab”, et “Le patrimoine Hassani dans la région de Dakhla-Oued Eddahab et les enjeux de sa préservation”.