Le texte qui restreint l’accès pour ces étudiants à une liste de 14 métiers a choqué plusieurs ministres, dont ceux de la Culture et de l’Enseignement supérieur Frédéric Mitterrand et Laurent Wauquiez, et provoqué une levée de bouclier dans le monde universitaire.
Malgré l’assouplissement annoncé, des syndidats de l’éducation, SOS racisme et les étudiants étrangers du Collectif du 31 mai continuent à réclamer le retrait total de la circulaire, jugeant qu’elle reste fondée sur des critères "qui laissent la place à l’arbitraire",
Les préfets recevront dès la semaine prochaine une nouvelle circulaire, ont annoncé les ministres de l’Intérieur, du Travail et de l’Enseignement supérieur.
"Cette circulaire (…) invitera les préfets à faire en sorte que la nécessaire maîtrise de l’immigration professionnelle ne se fasse pas au détriment de l’attractivité du système d’enseignement supérieur, ni des besoins de certaines de nos entreprises en compétences spécifiques de haut niveau", ont déclaré dans un communiqué commun les trois ministres.
"La nouvelle circulaire (…) maintiendra un équilibre entre protection de l’emploi en France, d’une part, et attractivité et compétitivité, d’autre part", ajoute le communiqué.
Pour l’Unef, principal syndicat étudiant, ce nouveau texte "n’apporte que quelques nuances" par rapport à la remière circulaire".
En conséquence, le syndicat demande l’obrogation pure et simple du texte controversé.
Dans un communiqué, la Confédération étudiante, le SGEN-CFDT, l’UNSA Education et SOS Racisme estiment que le gouvernement "s’obstine dans sa logique discriminatoire".
"Cette solution n’est pas acceptable car elle renforce des discriminations entre étudiants, un étudiant diplômé d’une grande école de commerce comme HEC aurait ainsi plus de ‘potentiel’qu’un diplômé d’un IUT, écrivent-ils.
En outre, "cette logique n’apporte pas de réponse politique et ne fait que favoriser une fois de plus le clientélisme et les petits arrangements entre amis", ajoutent les organisations.
L’annonce du gouvernement fait suite à des mois de polémique autour de la circulaire du 31 mai dernier dite "circulaire Guéant" et qui demandait aux préfets d’instruire "avec rigueur" les demandes d’autorisation de travail des étudiants étrangers, et d’exercer un "contrôle approfondi" de leurs demandes de changement de statut.
L’intention du gouvernement de publier une "circulaire spécifique" avait déjà été annoncée fin décembre. Une décision confirmée mercredi à l’issue d’une réunion avec les principaux responsables des universités et des grandes écoles françaises.
Fin décembre, le Parti socialiste avait demandé le retrait de cette circulaire, jugeant insuffisant de la modifier ou de l’amender. A ses yeux, elle reprend officiellement l’idée du Front national que les étrangers prennent le travail supposé réservé en priorité aux Français.