Le Portugal et la Troïka parviennent à un accord sur les nouvelles mesures d’austérité
Le gouvernement portugais a annoncé dimanche être parvenu à un accord avec la Troïka (UE-FMI-BCE) représentant ses créanciers sur son nouveau programme de rigueur mis au point pour réduire les déficits du pays et compenser les mesures que la Cour constitutionnelle a rejetées le mois dernier, les jugeant inconstitutionnelles.
"Le Conseil des ministres s’est réuni pour prendre connaissance de la conclusion de la 7ème évaluation et confirmer les conditions nécessaires à sa clô ture", a indiqué un bref communiqué du gouvernement à l’issue d’un Conseil des ministres, réuni en séance extraordinaire.
Les résultats de cette 7ème évaluation seront présentés lundi par le ministre portugais des Finances, Vitor Gaspar à ses homologues de la zone euro lors d’une réunion à Bruxelles, a ajouté le communiqué.
L’approbation de ces mesures a été la condition pour que la Troïka accorde une nouvelle tranche d’aide de 2 milliards d’euros dans le cadre du plan de sauvetage de 78 milliards d’euros, octroyé à Lisbonne par l’UE et le FMI en mai 2011.
En bénéficiant du satisfecit de ses créanciers, le Portugal espère un accord de l’UE pour un allongement des délais de remboursement des prêts qui lui ont été accordés, ce qui devrait faciliter son retour sur les marchés.
Le dernier examen trimestriel des comptes du pays par les créanciers internationaux a été plus long et plus difficile que les précédents, en raison notamment du rejet début avril par la Cour constitutionnelle de plusieurs mesures de rigueur inscrites au budget de l’Etat pour 2013.
Le gouvernement s’était alors engagé à trouver des mesures alternatives en vue de réduire de façon permanente les dépenses publiques de 4,8 milliards d’euros à l’horizon 2015. Ce nouveau plan de rigueur devrait permettre au pays de respecter son objectif de ramener son déficit budgétaire à 5,5 pc du PIB à la fin de cette année, puis à 4 pc l’année prochaine.
Les nouvelles mesures d’austérité, vivement contestées par l’opposition et les syndicats, comprennent notamment le report de l’âge du départ à la retraite à taux plein de 65 à 66 ans, la suppression de 30.000 fonctionnaires sur un total d’environ 700.000 et l’allongement de leur horaire de travail de 35 à 40 heures par semaine.
Cependant, les plans d’austérité successifs adoptés jusqu’ici ont plongé l’économie portugaise dans la récession et poussé le chô mage à des niveaux record, suscitant un fort mécontentement populaire et un isolement croissant du gouvernement du premier ministre de centre droit au pouvoir depuis deux ans.
