"Le Maroc a fait figure de singularité parce que nos choix sont différents", a relevé M. Azoulay lors d’une conférence-débat organisée à l’Institut du monde arabe sous le thème "Le Maroc, regards croisés sur un Royaume en transformation", à l’occasion de la publication par l’Association marocaine d’intelligence économique (AMIE) du livre "Le Maroc stratégique".
Déclinant ces choix fondamentaux, M. Azoulay a indiqué que le Royaume a été le seul pays de la région à bannir la pensée et le parti uniques en jetant les bases d’une monarchie constitutionnelle depuis 1962.
Ce choix a constitué le fondement de la modernité, de la résilience, de la diversité et du pluralisme, a-t-il dit, faisant remarquer que le Royaume a opté aussi pour la culture de la réforme et du changement de même qu’il a développé une capacité d’anticipation.
Le Maroc qui est le pays de l’altérité a également choisi dès son indépendance l’économie de marché et s’est amarré au monde occidental libéral, a poursuivi le conseiller du Souverain, rappelant qu’il a été le premier pays du sud de la Méditerranée à négocier un accord avec l’Union européenne.
M. Azoulay a souligné, par ailleurs, que ce livre est d’une culture rigoureuse, imprégnée d’un langage de vérité et jette un regard exigeant et complet sur les transformations en cours dans le Royaume.
Intervenant lors cette rencontre organisée par l’AMIE, le secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée (UpM), Fathallah Sijilmassi a mis l’accent sur l’ouverture proactive du Maroc sur son environnement régional et international, soulignant que sa relation avec l’UE a évolué avec une intensité permanente et pionnière.
Cette relation a continué à s’approfondir, ce qui s’est traduit par l’octroi par l’UE au Maroc en 2008 du Statut avancé, a-t-il rappelé, soulignant que ce statut avancé est complété par une ouverture maghrébine, méditerranéenne, arabe et africaine.
Le Maroc, qui parie sur l’avenir, considère l’intégration maghrébine et méditerranéenne comme un axe stratégique et prioritaire pour son développement a relevé M. Sijilmassi.
Pour sa part, le président de l’AMIE, Abdelamalek Alaoui a donné un aperçu sur l’objectif de cet ouvrage qui, a-t-il dit, réunit plusieurs auteurs en vue de rapprocher les vues sur les carences et défis du Maroc.
Il a également indiqué que le Royaume, qui dispose de plusieurs atouts dont la position géographique, la sécurité et la stabilité, doit produire une pensée économique stratégique pour se projeter dans l’avenir, estimant qu’en dépit des progrès réalisés, il y a encore du chemin à parcourir.
M. Alaoui a expliqué que l’ouvrage tente de répondre à plusieurs questionnements, dont la place du Maroc dans la chaîne industrielle régionale, faisant remarquer que le pays veut se projeter dans l’Afrique tout en gardant ses relations avec l’UE.
Pour sa part, Bouchra Rahmouni Benhida, qui dirige l’Institut de recherche en géopolitique et géo-économie (IRGG) à l’Ecole de management de Casablanca (ESCA), a passé en revue les différents chapitres de cet ouvrage qui se base dans son analyse sur les fondements du Maroc, un pays où "tout se fait par l’évolution et non pas la révolution".
Selon elle, "Le Maroc stratégique" propose aussi une lecture des réformes par rapport aux défis, tout en définissant les attentes de la société marocaine qui est "en pleine construction identitaire" (modernisation, démocratie, islamisme).
Pour Alexander Kateb, un des auteurs de l’ouvrage, le Maroc doit aller plus loin dans le processus de transformation structurelle de l’économie à travers le passage de l’agriculture vers l’industrie et les services.
Il a également indiqué que le Maroc est entré aujourd’hui de plain-pied dans une 3-ème génération de réformes avec une approche participative, rappelant que la politique de transformation a été adoptée depuis longtemps sous le règne de feu SM Hassan II.
Le Maroc, qui a une volonté de se projeter dans l’avenir, connaît une modernité affirmée au niveau des élites économiques et du tissu urbain, a-t-il dit.
Le livre "Le Maroc stratégique" fait le point sur la situation du Maroc, donne la priorité à l’analyse de sa stratégie économique et pose la question: Le Maroc peut-il devenir le moteur d’une Méditerranée du Sud plus démocratique, équitable et performante?
Il décrit les nouvelles formes de gouvernance compétitive, ainsi que l’articulation des stratégies privées et publiques, la libéralisation commerciale et la volonté d’insertion régionale et mondiale d’un pays qui bénéficie d’une longue tradition d’ouverture et d’une position géopolitique stratégique.
La feuille de route pour une stratégie nationale d’Intelligence économique, élaborée par l’AMIE , vise à définir le cadre global d’une stratégie d’Intelligence économique nationale en capacité de porter le développement du Maroc au niveau supérieur, avec pour objectif affiché de contribuer à une accélération substantielle du développement du Royaume.