La reprise d’Alep, un camouflet pour l’Arabie saoudite et le Qatar
L’Arabie saoudite et le Qatar, parrains de groupes rebelles en Syrie, ont subi un camouflet avec la reprise d’Alep par le régime de Bachar Al-Assad et leurs tentatives d’obtenir le départ du président syrien apparaissent de plus en plus vaines.
Mais le régime a réussi à reprendre aux insurgés de vastes territoires avec l’aide de la Russie, de l’Iran et du mouvement chiite libanais Hezbollah, notamment la partie Est d’Alep que l’opposition armée contrôlait depuis 2012.
L’armée syrienne a annoncé jeudi soir avoir repris le contrôle total de la deuxième ville de Syrie, peu de temps après la sortie du dernier convoi de rebelles et de civils du réduit rebelle d’Alep.
"La chute d’Alep a affaibli la position de négociation de l’opposition syrienne et de ses alliés", notamment les pays du Golfe, qui "devraient s’engager sur la voie d’un règlement politique car une solution militaire est devenue plus que jamais improbable", explique à l’AFP Ibrahim Fraihat, analyste et professeur au Doha Institute for Graduate Studies.
Cependant, dit-il, ces pays devraient fournir aux rebelles des armes sophistiquées, y compris des lance-missiles sol-air portables Stinger, afin d’empêcher qu’un "nouveau déséquilibre" des forces éloigne la perspective d’une solution politique.
Mais Washington, allié des pays du Golfe et soutien de l’opposition syrienne, redoute que des armes sophistiquées tombent entre les mains de jihadistes.
Pour Mathieu Guidère, expert du Moyen-Orient et professeur à l’université de Toulouse en France, la reprise totale d’Alep revêt des conséquences sérieuses pour les pays du Golfe.
"La destinée de la Syrie n’est plus entre leurs mains", assure-t-il à l’AFP, soulignant la coopération croissante entre la Russie, l’Iran et la Turquie, qui a envoyé des troupes en Syrie pour combattre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) et des milices kurdes.
Avec AFP