Ces jeunes, venant notamment du Maghreb, font souvent l’objet de discrimination entravant leur insertion professionnelle dans leur pays d’accueil, d’où l’importance de soutenir leurs projets à même de favoriser non seulement leur intégration mais aussi contribuer à la création de richesse et de l’emploi, dans une France en proie à la hausse du chômage, ont-ils relevé lors d’un colloque sur "L’Entrepreneuriat, l’Europe et la France".
Placé sous le haut patronage du président du Parlement européen (PE), Martin Schulz, ce colloque, organisé à l’initiative de l’Association du dialogue InterCulturel et Inter-Religieux (ADICR), a été marquée par des témoignages de chercheurs et de spécialistes d’entrepreneuriat sur les difficultés d’entreprendre en France, en particulier pour les jeunes issus de l’immigration.
Alors qu’en ouvrant le débat, Alain Barrau, directeur d’information du PE en France qui accueillait cet événement, a rappelé le soutien européen à l’entrepreneuriat et aux différents projets créateurs de richesses, aussi bien en Europe que dans des les pays voisins, y compris ceux de la rive sud de la Méditerranée, l’ancien commissaire français à la diversité et à l’égalité des chances, Yazid Sabeg, a déploré l’insuffisance de l’appui aux initiatives portées par ces jeunes dont "la seule voie" pour échapper à ces problèmes de discrimination "c’est de créer leurs propres entreprises", plaidant pour un système de soutien à l’américaine.
Pour l’universitaire marocain Brahim Rachidi, "il faut éviter les amalgames et les clichés" sur la réalité de la migration, car il est constaté que "les jeunes lauréats diplômés du Sud réussissent mieux aux Etats Unis qu’en Europe".
On assiste même, selon lui, à un changement de l’origine et de la destination des flux migratoires, orientés du nord vers le sud, citant le cas du Maroc où beaucoup d’Européens, Espagnols en particulier, préfèrent s’y installer et travailler, fuyant la crise en Europe.
"Au Maroc, dans le cadre de la mondialisation, nous avons entrepris un certain nombre de réformes" dont celle de la constitution de 2011 qui "est très en avance", de nature à consacrer son processus de démocratisation et appuyer son développement économique et social, a indiqué, M. Rachidi, avocat et professeur à l’université de droit de Casablanca.
Pour promouvoir la création d’entreprises par les jeunes, il insiste sur l’importance de "lever trois verrous". Ils concernent notamment l’accès au financement bancaire, à la simplification des procédures et à l’appui logistique.
Animés par Mme Aicha Ansar-Rachidi, avocate marocaine à la Cour de Paris et secrétaire générale de l’ADICR, les débats ont également porté sur les moyens de soutenir les jeunes et les seniors, dans leur démarche de créer et de développer des entreprises et PME en France et en Europe, avec la participation de spécialistes de l’entrepreneuriat, invités à donner des éclairages sur les solutions pour encourager ces catégories à se lancer dans la création et l’innovation dans ces moments de crise.