Haïti : Washington annonce 100 millions $ supplémentaires pour soutenir le déploiement d’une force multinationale
Blinken a également annoncé 33 millions de dollars supplémentaires d’aide humanitaire en faveur de Haïti par le biais de l’Agence américaine pour la coopération internationale (USAID).
Le responsable américain a aussi exprimé son soutien à la proposition élaborée en concertation avec la Conférence des chefs de gouvernement de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) visant à accélérer la transition politique dans ce pays à travers la mise en place d’un collège présidentiel largement représentatif et indépendant.
Il a déclaré que le collège prendrait des « mesures concrètes » pour répondre aux besoins du peuple haïtien et permettre le déploiement d’une force multinationale qui sera dirigée par le Kenya.
« Je pense que nous pouvons tous être d’accord : Haïti est au bord du désastre », a déclaré, de son côté, le président guyanais Irfaan Ali. « Nous devons prendre des mesures rapides et décisives », a-t-il ajouté.
« Il est clair qu’Haïti se trouve désormais à un tournant critique », a relevé pour sa part le Premier ministre jamaïcain Andrew Holness.
Le pays caribéen fait face à une grave crise sécuritaire, avec des gangs envahissant la capitale. Des bandes criminelles ont attaqué des commissariats de police et des prisons, pillé des ports maritimes et des bâtiments publics et fermé l’aéroport, entravant ainsi les envois de produits de première nécessité vers le pays caribéen.
Le Premier ministre, Ariel Henry, est bloqué à Porto Rico alors que des membres de gangs exigent sa démission. La violence a explosé au cours du week-end, les gangs ayant lancé des attaques massives contre au moins trois commissariats de police.
Alors que les dirigeants de la région se réunissaient en Jamaïque, Jimmy Chérizier, considéré comme le chef de gang le plus puissant d’Haïti, a déclaré aux journalistes que si la communauté internationale continue sur la voie actuelle, « cela plongera Haïti dans un chaos encore plus grand ».
Le Conseil de sécurité de l’ONU a exhorté lundi les gangs haïtiens « à cesser immédiatement leurs actions déstabilisatrices », notamment les violences sexuelles et le recrutement d’enfants, et a indiqué qu’il s’attend à ce qu’une force multinationale se déploie dès que possible pour aider à mettre fin à la violence.
L’instance exécutive des Nations Unies a aussi exhorté la communauté internationale à soutenir la Police nationale haïtienne en appuyant le déploiement de cette force.
Haïti fait face à une grave crise politique, sécuritaire et humanitaire, depuis l’assassinat en 2021 du président Jovenel Moïse.