Haftar doit accepter une autorité civile pour espérer jouer un rôle en Libye (ministre)

Le maréchal Khalifa Haftar doit accepter de travailler sous une autorité civile pour espérer jouer un rôle en Libye, a indiqué mardi à l’AFP le ministre des Affaires étrangères du gouvernement d’union nationale libyen (GNA).

"Monsieur Haftar doit d’abord accepter de travailler sous une autorité civile et donner officiellement son approbation à l’accord politique" interlibyen signé en 2015 et dont est issu le GNA, a déclaré Mohamed al-Taher Siala au téléphone depuis Alger.

Le GNA, mis en place aux termes de cet accord négocié sous l’égide de l’ONU, s’est installé en mars 2016 à Tripoli mais son autorité est contestée par le maréchal Haftar, l’homme fort de l’est du pays où il est appuyé par un Parlement élu et un gouvernement parallèle basés dans la partie orientale de la Libye.

M. Siala réagissait à une polémique en Libye à la suite de ses déclarations la veille lors d’une conférence de presse à Alger, à l’issue d’une réunion des pays voisins de la Libye.

"Le maréchal Haftar a été nommé par un Parlement élu par le peuple libyen. Il est le chef de l’armée libyenne. Il n’y a aucun doute la dessus", avait-il dit lundi.

Les propos du ministre interviennent quelques jours après la rencontre à Abou Dhabi entre le chef du GNA Fayez al-Sarraj et Khalifa Haftar. Les deux hommes ont opéré un timide rapprochement en s’accordant sur la nécessité de sortir le pays du chaos.

"Je répondais à une question qui m’avait été posée: est-ce que Haftar est le chef de l’armée?", a dit le ministre qui a répondu par l’affirmative, ajoutant "ne pas comprendre la polémique" dans la mesure où il avait déjà fait la même déclaration dans le passé.

Les propos du ministre à Alger ont fait monter la tension dans la capitale libyenne où des chars et des véhicules armés ont été déployés notamment autour du quartier général du GNA dans l’est de Tripoli, selon des témoins.

Al-Nawassi, une puissante milice de la capitale libyenne loyale au GNA, a publié mardi un communiqué dans lequel elle dénonce les propos du ministre, estimant que la légitimité que le maréchal Haftar tire du Parlement était "contraire à l’accord politique libyen".

L’accord interlibyen de 2015 ne prévoyait aucun rôle pour le maréchal Haftar qui est accusé par ses rivaux de vouloir prendre le pouvoir et instaurer une nouvelle dictature militaire en Libye.

Avec AFP

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite