Frappes miliaires en Syrie : Obama demande l’autorisation du Congrès
Le président Barack Obama a demandé samedi l’autorisation du Congrès pour mener une action militaire contre le régime syrien, accusé d’avoir utilisé des armes chimiques contre la population civile près de Damas.
"J’ai décidé que les Etats-Unis devraient agir militairement contre des cibles du régime syrien (…). Nous ne pouvons pas fermer les yeux sur ce qui s’est passé à Damas", a déclaré M. Obama dans une intervention solennelle depuis la Maison Blanche, avant de demander le feu vert du congrès pour punir ce qu’il a qualifié d’"attaque contre la dignité humaine".
"Je vais demander l’autorisation des représentants du peuple américain au Congrès pour un usage de la force", a ajouté le locataire de la Maison Blanche, soulignant que le régime de Bachar Al-Assad doit être tenu responsable pour les attaques qu’il a commises dans la banlieue damascène.
Le chef de l’exécutif américain a également souligné que "cette menace doit être confrontée" pour dissuader le régime de Damas et protéger la sécurité nationale des Etats-Unis.
Le débat au Congrès sur la proposition faite par Obama se déroulera le lundi 9 septembre.
Nul doute que de nombreux républicains rechigneront à endosser politiquement Barack Obama, alors que d’autres dossiers brûlants vont occuper la rentrée parlementaire (dette, budget, immigration). Certains faucons comme les sénateurs républicains John McCain et Lindsey Graham ont d’ores et déjà averti qu’ils voteraient contre toute résolution trop timorée qui ne viserait pas à ébranler le pouvoir de Bachar el-Assad.
François Hollande et Barack Obama ont eu un entretien téléphonique peu avant l’intervention télévisée du président américain au cours duquel tous deux ont réaffirmé leur "détermination" à agir contre le régime de Damas, a-t-on appris dans l’entourage du président français.
"Au cours de cet entretien, Barack Obama a informé le président Hollande de sa décision de saisir le Congrès américain, réaffirmant sa détermination à agir" contre le régime de Bachar al-Assad après l’attaque chimique du 21 août, selon la même source. Une détermination partagée par le président français qui a convoqué dans la foulée un conseil restreint de défense, a-t-on ajouté.
En Syrie, plusieurs groupes rebelles disent vouloir mettre à profit d’éventuelles frappes occidentales pour lancer une offensive. Le Conseil militaire suprême (CMS), la branche armée de la Coalition nationale syrienne (CNS, opposition en exil), a envoyé à quelques unités un plan d’action militaire, a annoncé Kassim Saadeddine, ex-colonel de l’armée syrienne devenu porte-parole du CMS, dans un entretien à Reuters.