Entre modèle iranien, manœuvres florentines et compromissions, l’alliance entre les « laïcs » et les islamistes d’Al Adl Wal Ihssane cultive l’hypocrisie politique
C’est le modèle iranien de république islamiste qui a inspiré le concept de Qawma* à Abdessalam Yassine. Le fondateur du mouvement intégriste Al Adl Wal Ihssane* voyait dans cet Iran des ayatollahs un modèle de réforme pour le monde arabo-musulman. Rouhollah Khomeiny n’a pu arriver au pouvoir qu’en promettant liberté et démocratie aux courants notamment d’extrême-gauche qui avaient fait alliance avec lui contre le Shah. Il n’a pu s’y maintenir qu’en les liquidant les uns après les autres pour instaurer une dictature, celle des mollahs. Le rapprochement entre la Jamaâ* de Abdessalam Yassine et la gauche radicale marocaine n’est pas sans rappeler le modèle iranien. Il interroge sur la répartition des rôles et les engagements contractés par les différents acteurs de cette alliance qui interpelle surtout sur le prix que le camp des « laïcs » est disposé à payer dans sa course folle pour le pouvoir. Une analyse détaillée du rôle joué par l’historien Maati Monjib dans la mise en place de ce « front commun », permet de cerner la stratégie développée ces 10 dernières années. Elle a pour piliers d’œuvrer à l’« acceptabilité » d’Al Adl Wal Ihssane d’une part, et travailler au discrédit de la monarchie, d’autre part. Enquête.
Seuls ses proches se souviennent encore de Noureddin Kianouri, dirigeant du parti communiste iranien Tudeh. Emprisonné en juin 1983 sous l’accusation de trahison et d’espionnage au profit de l’ex URSS, lui et 5 autres dirigeants du comité central du parti avaient été acculés à des « aveux » diffusés à la télévision. Pourtant Noureddine Kianouri était si proche de la hiérarchie religieuse mise en place par Rouhollah Khomeiny, qu’il avait été surnommé « Ayatollah Kianouri » par ses opposants.
Soumission inconditionnelle de l’extrême gauche à Khomeiny
Le « guide suprême de la révolution » a attendu 4 ans avant de liquider Tudeh, sans doute parce que de toutes les forces qui s’étaient jointes au mouvement révolutionnaire, le parti communiste était le plus inféodé aux islamistes, Kianouri allant même jusqu’à approuver la répression contre l’organisation des Moujahiddines du peuple dont l’éviction sanglante a fait des milliers de victimes. C’est cette soumission inconditionnelle qui vaudra à Noureddin Kianouri d’avoir la vie sauve et d’être assigné à résidence jusqu’à la fin de sa vie en novembre 1999, après avoir passé 6 ans en prison. Entre temps, il avait publié une lettre ouverte détaillant les tortures dont lui et sa femme ont été victimes.
Khomeiny extermine ses alliés de la gauche radicale
La terrible et massive répression qui s’est abattue sur le parti Tudeh a touché plus de 1. 500 cadres et militants du parti. C’est une véritable purge qui a été entreprise, menant des milliers de personnes au peloton d’exécution ou sur le chemin de l’exil, surtout après que Tudeh ne soit interdit en 1983.
Le parti communiste iranien n’est qu’une des organisations qui avaient favorisé l’arrivée des mollahs au pouvoir. Plusieurs courants se réclamant de la gauche radicale avaient en effet fait alliance avec des organisations prônant un « islam révolutionnaire » aux couleurs marxistes, pour marcher, main dans la main, avec l’Ayatollah Khomeiny, lui faisant allégeance et lui octroyant le titre de guide de la révolution.
Pourtant plusieurs signaux auraient dû alerter les dirigeants de Tudeh sur l’évolution (prévisible) de cette alliance dès l’automne 78 lorsque les slogans comme « un seul parti, celui d’Allah » ont commencé à résonner dans les rues de Téhéran. Dès le lendemain de l’arrivée au pouvoir des « religieux », chacune des aspirations démocratiques qui s’exprimait s’éteignait aussitôt, réduite au silence.
Une fois au pouvoir Khomeiny montre son véritable visage
Répondant aux questions de journalistes allemands en 1978, l’Ayatollah Khomeiny déclarait pourtant, s’agissant de la place de la femme, par exemple : « tout ce que vous avez entendu concernant la condition féminine dans la république islamique n’est qu’une propagande hostile. Les femmes seront complètement libres, dans leur éducation et dans tout ce qu’elles feront comme les hommes. » Bien plus qu’un discours modéré, c’est un discours moderniste que tient alors le futur « guide suprême de la révolution ».
Pour fédérer les libéraux et les organisations et partis de gauche, il composera et fera siennes les notions de respect des droits de l’Homme, de démocratie et de liberté de parole. Il cultivera savamment pendant des mois un discours d’ouverture et de progrès, avant qu’il ne prenne le pouvoir. Donnant à voir son véritable visage, il accélère l’islamisation de la société avec pour premières cibles les femmes.
L’âge du mariage des femmes fixé à…9 ans
Elles qui avaient joué un rôle prépondérant dans les grèves et les manifestations, ont payé le prix fort en devenant le premier axe de la répression de Khomeiny. Moins d’un mois après son arrivée au pouvoir, des mesures drastiques visant à les écarter de tous les domaines de décisions sont prises : ségrégation dans les transports, interdiction de la mixité scolaire et obligation du port du tchador.
Plus terrible encore, l’âge légal du mariage passe de 18 à ….9 ans. Cet âge ainsi fixé n’est pas sans rappeler les écrits de Rouhollah Khomeiny pour lequel « si un homme qui a épousé une fille impubère la « possède » avant ses 9 ans révolus et provoque chez elle des traumatismes, il n’a pas le droit de répéter l’acte avec celle-ci* ».
Une république islamique dont la survie dépend du contrôle des mœurs
Bien plus qu’une purge, c’est à une véritable extermination à laquelle ont assisté les iraniens, au fur et à mesure que leurs libertés étaient restreintes et dument contrôlées par la police religieuse chargée de la stricte application de la Charia. Comment avoir pu croire, s’étonnent encore les rescapés de cette répression refugiés à l’étranger, que la nature du régime islamiste mis en place par Khomeiny pouvait souffrir la moindre rivalité politique, tolérer l’existence d’un parti politique distinct de l’appareil du pouvoir ? La survie même de cette dictature dépend du contrôle de la vie politique et de la vie sociale dans le plus petit de ses détails, fût-ce-t-il dans le vagin d’une enfant de 9 ans.
D’ailleurs, et ce assez rapidement, la scène politique iranienne s’est résumée au Parti de la Révolution Islamique, « les Hezbollahi » *, le réseau des mosquées, les comités islamiques, les conseils islamiques sur les lieux de travail, l’ « office du péché » pour le contrôle des mœurs, le « ministère du contrôle du comportement conforme aux préceptes », l’armée des gardiens de la révolution, et la SAVAMA*, la police politique islamique mise en place par Khomeiny.
Pour lui, « la foi et la justice islamique exigent de ne pas laisser survivre dans le monde musulman les gouvernements anti islamiques ou ceux qui ne se conforment pas entièrement aux lois islamiques. L’instauration d’un ordre politique laïc revient à entraver la progression de l’ordre islamique* ».
Al Adl Wal Ihssane trouve de la bravoure dans les troupes de la révolution iranienne
Pour un mouvement marocain comme la Jamaâ d’Al Adl Wal Ihssane fondée par Abdessalam Yassine en 1973, la révolution iranienne arrive comme une prophétie que le fondateur du mouvement obscurantiste marocain magnifie aux yeux de ses adeptes. Lui qui a des « visions », et a pour ambition l’instauration d’une société islamique authentique, trouve du mérite dans le modèle « d’éducation » de la population mis en place par l’Ayatollah Khomeiny. Il admire la bravoure des troupes de la révolution, voyant dans cette Iran des Ayatollahs et de leurs conseils islamiques, un modèle de réforme pour le monde arabo-musulman.
C’est l’Iran de Khomeiny qui lui a inspiré le concept de la Qawma, soulèvement général par lequel serait régénéré le califat, le modèle politique qui lui ferait endosser le rôle de guide suprême, lui qui se considère comme un « élu » de Dieu. Lorsqu’en page 170 de son livre « la Sunnah d’Allah » Abdessalam Yassine nous indique les modèles qui suscitent son admiration, il parle de « l’épopée de la révolution iranienne, le jihad majestueux des afghans, la résistance islamique du Sud Liban (celle du Hezbollah soutenu par Téhéran), et les soulèvements des mouvements islamistes, sont autant d’exemples de la vraie identité musulmane recouvrée », écrit le prédicateur. C’est là l’idéal révolutionnaire que l’ancien instituteur a laissé en héritage à son successeur Mohamed Abbadi et aux cadres de la Jamaâ.
La Jamaâ compose mais ne reniera jamais l’héritage de son fondateur
Quels que soient les changements qui acculent la Jamaâ à se réinventer pour survivre au décès du prédicateur disparu en 2012, le fait est qu’aucun membre n’osera jamais remettre en question la doctrine du fondateur et les orientations qu’il a fixées et il semblerait même que ce soit le contraire.
En successeur zélé, Mohamed Abbadi est allé jusqu’à surenchérir sur le lègue « prophétique » d’Abdessalam Yassine quant à la restauration du califat qu’il aborde régulièrement dans ses prises de parole depuis octobre 2015.Citant en avril 2016 Bnou Lkhattab qui avait donné 3 jours à ses compagnons pour nommer un nouveau calife, il parle de « décapiter » tout opposant à la restauration du califat. Les propos du prédicateur ont provoqué un tollé d’indignations plongeant la Jamaâ dans une zone de turbulences déstabilisatrice, l’obligeant à clarifier ses positions mais sans jamais renier le fond.
Une secousse d’autant plus grande que le marketing de la Jamaâ depuis sa création avait pour axe principal la non-violence et le rejet du terrorisme.
L’instauration du califat, quitte à couper des têtes
Hassan Bennajeh, porte-parole du cercle politique est alors en première ligne pour éteindre le feu allumé par Abaddi. Il multiplie les déclarations pour limiter les dégâts et tenter de préserver l’image d’un mouvement pacifiste : « le califat que défend Al Adl Wal Ihssane est une sorte de fédération et une union qui rassemble tous les pays musulmans », explique le porte-parole du cercle politique qui semble s’étonner «de la compréhension simpliste et erronée selon laquelle Abbadi voudrait “couper des têtes” […] si cela était vrai, on serait en train de couper des têtes depuis 40 ans*».
L’exercice est périlleux pour Hassan Bennajeh car Abbadi a fait la promotion d’un modèle de prise de pouvoir basé sur la contrainte, la force et les armes.
Du côté d’Al Adl Wal Ihssane, Hassan Bennajeh porte une grande partie de la responsabilité du rapprochement avec l’extrême gauche. Il a pour principal interlocuteur, dans le camp des « laïcs » l’universitaire Maati Monjib, pivot central, avec Fouad Abdelmoumni, de l’exécution des différentes dispositions de cette alliance. Les deux hommes cultivent une grande proximité et l’historien qui est interpelé par plusieurs figures de l’extrême gauche sur la sortie malencontreuse de Abbadi, se voit demander des comptes sur le Califat et les têtes qu’il faudrait « décapiter ».
Voler au secours d’Al Adl Adl Wal Ihssane
L’historien tente de désamorcer en disant qu’une telle déclaration est « ordinaire de la bouche d’un Adliste (…) Maintenant ils disent que le califat n’est religieusement nécessaire que sur le plan panislamique, et quand tous les peuples musulmans seront unis ».
Et de poursuivre: « Autrement dit, le califat n’est pas politiquement souhaitable sur un niveau strictement national. Les Adlistes sont nationalement pour un régime choisi par le peuple* » , affirme Maati Monjib, pensant dédramatiser les propos du Secrétaire General de la Jamaâ.
Quand l’instauration d’un califat dans le monde musulman est cautionnée par Maati Monjib
Mais cette sortie de l’historien les rend en réalité bien plus effrayants encore. Se présentant comme un homme de gauche, un démocrate moderniste œuvrant pour les libertés, Maati Monjib cautionne le projet d’instauration d’une « société islamique authentique » dans tout le monde musulman. Il ne dit pas que c’est un écart ou que les propos de Abbadi ont été mal compris, il les justifie et avalise le projet d’instauration d’un califat « religieusement nécessaire que sur le plan panislamique (…) quand tous les peuples musulmans seront unis ». En clair, ils ne veulent pas d’un califat au Maroc mais à l’échelle du monde musulman et Maati Monjib ne semble y voir aucune contre-indication.
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L’énormité de ces propos prêterait à sourire s’ils n’étaient pas aussi graves. Ils présentent le mérite de révéler les termes de l’entente entre les deux « parties », leur niveau d’engagement et l’état d’avancement du projet insurrectionnel que Fouad Abdelmoumni , en bon relais idéologique de cette alliance, a baptisé « initiative pour la lutte contre le despotisme ». Ainsi cerné, le projet insurrectionnel dans lequel s’inscrivent les différents acteurs qui n’ont pour unique point commun que la prise du pouvoir, suggère d’abord que le mouvement intégriste Al Adl Wal Ihssane soit dédiabolisé aux yeux de l’opinion publique.
Obtenir une partie du pouvoir ou le renverser
Sur cet axe très précis, l’universitaire Maati Monjib réalise un véritable travail d’encadrement de la Jamaâ. Après les déclarations de Abbadi sur le projet califal de la Jamaâ, il multiplie les déclarations à la presse et parraine les sorties médiatiques de Hassan Bennajeh dans ses tentatives de rectifier le tir publiquement pour calmer la colère qui gronde dans les rangs des « alliés » : le parti d’obédience marxiste, Annahj Addimocrati , son pendant associatif l’Association Marocaine des Droits de l’Homme (AMDH), des groupuscules de la société civile qui se sont associées à ce rapprochement et des individualités qui œuvrent en coulisses depuis plus de 10 ans pour donner corps à cette alliance entre « laïcs » et intégristes religieux.
Leur objectif est d’obtenir une partie du pouvoir ou de le renverser. Devant l’amplitude et la profondeur de l’assise populaire dont jouit Mohammed VI, la première option s’impose aux promoteurs de ce front commun, y compris Al Adl Wal Ihssane qui conteste pourtant au monarque chérifien son rôle de Commandeur des Croyants. Mais le rêve d’une option révolutionnaire républicaine ou califale est toujours caressé par une partie des « laïcs » et une majorité des obscurantistes d’Al Adl Wal Ihssane qui se verraient bien en gardiens de cette révolution.
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En effet, le rôle et les objectifs des héritiers d’Abdessalam Yassine est clairement défini notamment dans le livre signé du fondateur de la Jamaâ « la Sunnah d’Allah » publié en 2005 : « le devoir (…) est d’œuvrer avec dévouement pour l’enrôlement du maximum de fidèles dans les rangs des soldats de Dieu pour qu’ils combattent aux côtés de ceux-ci sur la voie du Jihad » (P52).
Adopter un discours de démocrates sans se déjuger
Tirant les leçons de leur participation aux manifestations du mouvement du « 20 Février » et conseillés par Maati Monjib et Fouad Abdelmoumni, les membres de la Jamaâ ont fait évoluer leur positionnement et épousent des causes sociales aux charges revendicatives plus impactantes pour le quotidien des marocains.
Ils répètent à qui veut l’entendre que le mouvement respecte les libertés individuelles et adhère aux grands principes de la démocratie, mais ils ne réussissent toujours pas à sortir de la ligne directrice de la Jamaâ construite sur le référentiel islamique. L’association ne parvient pas non plus à rassurer sur sa vision de la condition féminine, ses adeptes des deux sexes continuant de défiler séparément lors des manifestations, les hommes devant et les femmes derrière, évidemment.
Des efforts colossaux pour rendre Al Adl Wal Ihssane fréquentable
Devant l’idéal religieux défendu par la Jamaâ, le scepticisme ne cède toujours pas le pas aux certitudes et ce en dépit des efforts colossaux réalisés par ses « alliés » pour la rendre fréquentable. Les dirigeants de la Jamaâ comme Omar Iharchane membre du secrétariat général de la section politique et autre pilier du rapprochement avec l’extrême gauche, s’attèlent à faire évoluer le discours du mouvement mais peinent à sortir de leur doctrine : «l’Etat civil que nous appelons de nos vœux est aux antipodes de l’Etat militaire, policier ou théocratique ; c’est un Etat où la religion occupe une place qu’on ne peut renier, vu la nature des sociétés arabes», affirme Omar Iharchane.
De l’autre côté, celui des « laïcs » Maati Monjib redouble d’efforts pour banaliser le référentiel religieux de la Jamaâ : «la gauche marxiste orthodoxe pro démocratique […] qui, tout en reconnaissant que le référentiel d’Al Adl reste fondamentalement islamique, juge nécessaire de s’allier à lui pour changer le rapport de force avec le régime, dans la même ligne que les catholiques et le Parti communiste en France après la Seconde Guerre mondiale* »
Tentative des « laïcs » d’éloigner ce rapprochement du modèle iranien
La comparaison utilisée par l’universitaire est destinée à estampiller d’un référentiel européen l’alliance entre islamistes intégristes et « laïcs » marocains. Maladroite, cette tentative de l’éloigner d’un parallèle avec la révolution islamique iranienne, ne leurre que les promoteurs de cette alliance eux-mêmes, en tout cas ceux du camp « moderniste ».
La machine répressive du régime des mollahs qui a vu l’élimination de tous les acteurs dont le parti communiste Tudeh qui les ont portés au pouvoir en 1979, atteste de l’échec annoncé d’une alliance de cette nature :
Un tel modèle ne laisse en effet que deux voies possibles : une soumission absolue à l’idéal religieux servile des obscurantistes ou l’élimination.
Plus de 30.000 opposants liquidés par le régime de Khomeiny
Le régime chiite iranien qui constitue un modèle à suivre pour Al Adl Wal Ihssane est accusé du massacre d’au moins 30.000 opposants, sur fatwa de Rouhollah Khomeiny.
Que les cadres de la Jamaâ œuvrent pour faire oublier que leur doctrine est inspirée du régime des mollahs est une chose, mais que les activistes « laïcs » minimisent la portée de cette doctrine pour servir leur projet insurrectionnel, en est une autre. Elle révèle leur immense hypocrisie et leur déphasage avec les réalités marocaines. Quelles que soient les difficultés économiques et la situation sociale, les marocains ne sont pas prêts à voir basculer le pouvoir dans l’illégitimité.
Manœuvres florentines et « Mohammed VI bashing »
Tout comme ils sont conscients de ce que le harcèlement, notamment médiatique, dont fait l’objet le Roi Mohammed VI, n’a rien de spontané ou de « naturel ». Que les éléments, qui constituent chaque axe du « Mohammed VI bashing » ces 10 dernières années, ont été posés et sont portés par un groupe d’acteurs qui ont pour point commun un parcours et des revendications personnelles vis-à-vis du pouvoir.
Ce ne sont pas leurs idées politiques ou leur positionnement idéologique qui motivent leurs discours forcément à charge et leur réquisitoire anti-monarchique, mais des griefs et des déboires personnels pour la plupart et des aspirations contrariées pour certains.
L’historien Maati Monjib, Les journalistes Ahmed Reda Benshemsi, Abou Bakr Jamaï , Ali Lmrabet, Hussein Majdoubi et Ali Anouzla, l’économiste Fouad Abdelmoumni, l’ex capitaine Mustafa Adib, le boxeur Zakaria Moumni ou encore Hicham Alaoui, le fils du frère cadet de Hassan II, sont de ceux-là.
Leurs itinéraires respectifs se croisent et se confondent en permanence dans cette guérilla dont les ressorts faits d’intrigues et de diversions permanentes s’apparentent à des manœuvres florentines.
A suivre….
*Qawma, soulèvement général.
*Traduit « Justice et Bienfaisance ».
*Jamaâ, communauté.
*« Principes politiques, philosophiques, sociaux et religieux de l’Ayatollah Khomeiny », Editions Livres Hallier,1979. « Le petit livre vert » est composé d’extraits des trois principaux ouvrages de Khomeiny décédé en 1989.
*Hezbollahi, les nervis qui se réclament du « parti de Dieu ».
*La SAVAMA est la police politique islamique qui a succédé à la police politique du shah, la SAVAK.
*« Principes politiques, philosophiques, sociaux et religieux de l’Ayatollah Khomeiny », Editions Livres Hallier,1979. « Le petit livre vert » est composé d’extraits des trois principaux ouvrages de Khomeiny.
*«Al-Adl Wal Ihssane veut-il vraiment couper des têtes ? », telquel.ma , le 12 avril 2016.
*telquel.ma, le 12 avril 2016, d’après Lakome.
*« Au Maroc, un mouvement en faveur de la séparation des pouvoirs intrigue » par Dounia Hadni. 13 juillet 2017, Libération.fr .