Election au Pakistan : 11 morts dans trois attaques à la bombe
Les Pakistanais se pressaient samedi dans les bureaux de vote pour participer à des élections législatives historiques pour la consolidation démocratique du pays, défiant les menaces d’attentats des rebelles talibans qui ont frappé à Karachi en tuant 11 personnes.
Les Pakistanais ont commencé à voter à 08H00 (03H00 GMT) dans quelque 70.000 bureaux de vote, qui doivent fermer à 17H00 (12H00 GMT). Mais certains retards étaient constatés, notamment à Karachi, et la commission électorale a annoncé que les bureaux concernés resteraient ouvert plus tard pour compenser.
Plus de 86 millions d’électeurs sont appelés à voter pour choisir leurs 342 députés de l’Assemblée nationale et leurs représentants dans les quatre assemblées provinciales.
Les premiers résultats pourraient tomber dès samedi dans la soirée. Le parti arrivé en tête du vote pour l’Assemblée nationale sera chargé de former le gouvernement, au besoin en formant une coalition majoritaire.
Ce scrutin est considéré comme historique car il va permettre à un gouvernement civil de passer la main à un autre après avoir terminé un mandat complet de cinq ans, une première dans ce pays créé en 1947 et à l’histoire jalonnée de coups d’Etat militaires.
Deux heurs après le début du vote, une première bombe a explosé à Karachi.
Elle visait la voiture d’un candidat du parti laïque de l’ANP, l’une des cibles privilégiée des talibans du TTP, qui ont aussitô t revendiqué l’attentat. Au moins onze personnes ont été tué et 36 blessés selon des sources hospitalières.
Peu après, dans le nord-ouest, une autre bombe placée devant un bureau de vote pour femmes à Peshawar a blessé huit personnes, selon des médecins.
Une troisième bombe, de puissance moyenne, a ensuite explosé à Mardan, près de Peshawar, blessant quatre personnes.
Mais malgré les explosions de Peshawar et Mardan, l’affluence semblait au rendez-vous dans le nord-ouest, où Imran Khan est très populaire.
Au moins 127 personnes ont été tuées au cours de cette campagne électorale considérée par les observateurs comme la plus meurtrière de l’histoire du pays.
Le TTP, opposé au processus démocratique qu’il juge "non islamique", a revendiqué une grande partie de ces attaques, qui ont eu lieu pour la plupart dans le nord-ouest et à Karachi où il est très implanté.
Il avait annoncé des attaques le jour du vote, où plus de 600.000 membres des forces de sécurité sont chargés de protéger les bureaux de vote.
