Bassem Youssef est accusé d’offense à l’islam pour s’être "moqué du rituel de la prière" dans son émission télévisée, et d’insulte envers le président Morsi pour avoir "raillé son image à l’étranger", ont indiqué des sources judiciaires, précisant que plusieurs plaintes avaient été déposées contre l’humoriste.
L’auteur d’une des plaintes a demandé que des mesures légales soient prises contre lui afin de dissuader d’autres personnes de suivre son exemple, selon une des sources.
"Al-Bernameg", l’émission satirique hebdomadaire de M. Youssef, inspirée du "Daily Show" américain de Jon Stewart, tourne en dérision les figures politiques du pays et n’épargne ni le président ni les dirigeants des Frères musulmans.
Avec l’humour qui lui est propre, M. Youssef a confirmé ce mandat d’arrêt contre lui.
"Le mandat d’arrêt contre moi est vrai. J’irai demain au bureau du procureur général à moins qu’il ne m’envoie une voiture de police aujourd’hui, ce qui me permettra d’économiser de l’argent en transport", a-t-il indiqué sur son compte twitter.
Selon la loi égyptienne, les plaintes sont déposées auprès du procureur général qui décide ensuite s’il existe des preuves suffisantes pour porter l’affaire devant la justice. Et les suspects peuvent être détenus lors de cette période d’enquête.
Cardiologue reconverti en comédien, M. Youssef est devenu célèbre avec un show diffusé sur Internet durant le soulèvement populaire qui a conduit à la chute du président Hosni Moubarak en février 2011, engrangeant plus de cinq millions de "vues" après seulement sept épisodes.
Il a ensuite été engagé par la chaîne de télévision satellitaire privée ONTV, puis a travaillé pour une autre, CBC, où il a monté le premier programme égyptien à être filmé en direct avec public.