Abbas à Paris pour défendre la création d’un Etat palestinien

Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, arrive à Paris mercredi pour défendre la création d’un Etat palestinien. L’hypothèse de la reconnaissance d’un Etat sans négociations avec Israël fait son chemin.

Et si un Etat palestinien autonome était reconnu par les Nations unies dès septembre? Après des années de négociations et de plans successifs, c’est l’hypothèse à laquelle se prépare désormais l’Autorité palestinienne et son chef, Mahmoud Abbas. C’est dans cette optique que le président palestinien arrive mercredi en France, où il doit rencontrer jeudi Nicolas Sarkozy. "Nous sommes amis, donc il pourra être sincère avec nous et nous parler franchement", expliquait Mahmoud Abbas à l’AFP vendredi dernier.

Le blocage des discussions avec Israël a favorisé l’émergence d’une solution alternative, qui n’avantagerait pas l’Etat hébreux: la création d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale. Cette option condamnerait l’ensemble des colonies israéliennes. Les Etats-Unis demeurent réticents et Washington a récemment fait déplacer une réunion du Quartette (Etats-Unis, Union européenne, Russie et ONU) où Paris, Londres et Berlin espéraient évoquer les "paramètres" d’un règlement final de la question.

L’Union européenne réfléchit

L’Union européenne, de son côté, pourrait éventuellement soutenir cette initiative. C’est ce qu’a laissé entendre le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, mardi. Interrogé sur l’éventuelle reconnaissance d’un nouvel Etat, il a répondu: "C’est une question à laquelle il faut réfléchir et à laquelle nous réfléchissons. Et elle se posera au mois de septembre ou octobre." Selon le ministre, "le statu quo n’est pas tenable" et "l’Union européenne sur ce point est tout à fait unanime. Nous sommes en train de travailler à des initiatives que nous pourrions prendre d’ici la réunion de l’Assemblée générale des Nations unies pour convaincre les différents protagonistes de se remettre autour d’une table de négociations".

Il s’agit avant tout pour les Européens d’encourager la reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens. Mais si les pressions internationales ne devaient pas aboutir, les Palestiniens pourront se prévaloir d’une décision récente d’un groupe de donateurs, le Comité de coordination de l’aide internationale à la Palestine, qui valide un ensemble de rapports de l’ONU, du FMI et de la Banque mondiale. Selon ces études, l’Autorité palestinienne est suffisamment forte pour diriger un futur Etat palestinien. Le Premier ministre, Salam Fayyad, n’avait pas manqué d’y voir le "certificat de naissance" d’un nouvel Etat.

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