Virus Ebola : l’OMS examine la possibilité de décréter l’état d’urgence
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a réuni, mercredi, son comité d’experts internationaux en vue d’examiner la possibilité de décréter l’état d’urgence face à la propagation de l’épidémie Ebola qui a fait près de 900 morts en Afrique de l’Ouest.
C’est la première fois que le comité est saisi du dossier afin de déterminer si la maladie d’Ebola représente "une urgence de santé publique de portée internationale", selon un porte-parole de l’OMS, Tarik Jasarevic.
D’après l’agence de l’ONU, une urgence de santé publique de portée mondiale est définie comme "un évènement extraordinaire susceptible de constituer un risque de santé pour d’autres Etats avec la maladie qui se répand à l’international".
La réunion du comité d’urgence permettra de formuler un avis pour la Directrice générale sur l’ampleur de l’épidémie et les mesures qui s’imposent.
"En cas d’urgence de santé internationale, le comité recommandera alors à la direction générale de prendre des mesures temporaires appropriées en vue de réduire la propagation internationale du virus", a affirmé le porte-parole.
Vendredi dernier, la patronne de l’OMS, Margaret Chan, et les présidents des pays touchés (Guinée, Sierra Leone, Liberia et Nigeria) ont présenté un plan de riposte commun face à l’épidémie, d’un montant de 100 millions de dollars.
Selon la dernière mise à jour de l’organisation, la Guinée a enregistré 485 cas de contamination, dont 358 décès, le Liberia 468 cas (255 morts) et la Sierra Leone 646 cas (273 morts). Au Nigeria, il y a eu 4 cas d’infection, dont un mortel.
D’après Médecins sans frontières (MSF), le personnel soignant demeure le principal groupe à risque car ses membres sont en contact avec les malades qui sont très contagieux quand ils commencent à développer les premiers symptômes.
Dès le 23 juin, MSF avait averti que l’épidémie était désormais "hors de contrôle" et menaçait de se propager à d’autres zones, un constat aujourd’hui partagé par l’OMS qui a déployé 150 experts sur le terrain.
Le virus Ebola, qui provoque des fièvres hémorragiques, tire son nom d’une rivière du nord de l’actuelle République démocratique du Congo, où il a été repéré pour la première fois en 1976. Son taux de mortalité peut aller de 25 à 90 pc chez l’homme. Il n’y a pas de vaccin homologué contre la fièvre Ebola, qui se manifeste par des hémorragies, des vomissements et des diarrhées.