Le Maroc réitère sa solidarité avec le peuple syrien et l’Etat de Jordanie

Le Maroc est solidaire avec le peuple syrien et l’Etat de Jordanie qui accueille près d’un million de réfugiés, a affirmé Ali El Mhamdi, représentant Permanent du Royaume du Maroc auprès des organisations internationales à Vienne.

Intervenant vendredi à Vienne lors d’une réunion du Groupe de contact avec les partenaires Méditerranéens pour la coopération, initiée par l’organisation de la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) consacrée à la situation des réfugiés syriens en Jordanie, M. El Mhamdi, a rappelé que le Royaume a, dans la mesure de ses moyens, tenu à répondre à l’appel à l’aide lancé par les autorités jordaniennes par l’installation d’un hôpital médico-chirurgical multidisciplinaire marocain dans le camp Zaâtari sur la frontière jordano-syrienne.

Opérationnel depuis le 10 août 2012, l’hôpital est d’une capacité de 200 lits, avec un staff d’une centaine de cadres médicaux et 35 médecins relevant d’une vingtaine de spécialités. L’hôpital est approvisionné périodiquement par des ONG marocaines en médicaments et en denrées alimentaires, a-t-il précisé.

L’ambassadeur a également souligné que le Roi Mohammed VI a tenu à exprimer personnellement, le 18 octobre 2012, sa solidarité avec la Jordanie et sa compassion à l’égard du peuple syrien, en visitant le camp Zaâtari pour s’enquérir des conditions de travail dans l’hôpital et de l’état de santé de nombreux réfugiés et de leurs enfants dont on peut imaginer aisément la souffrance.

Le diplomate marocain a par ailleurs mis en exergue les efforts consentis par les autorités jordaniennes pour accueillir les réfugiés syriens, précisant que l’afflux massif des réfugiés a mis à mal les capacités d’absorption de l’économie jordanienne déjà en proie à une conjoncture difficile ne lui permettant pas de supporter un fardeau qui devient de plus en plus lourd et quasiment insupportable.

A l’évidence, l’endiguement de la crise humanitaire nécessite des moyens financiers et logistiques qui dépassent de très loin, ceux dont disposent l’Etat jordanien et les organisations internationales à pied d’œuvre sur place, a-t-il dit.

L’ambassadeur a ensuite fait observer que sur le plan juridique, la situation des réfugiés, qui est très précaire par définition, l’est encore plus au plan statutaire. "L’hospitalité exemplaire des Jordaniens et de l’Etat de Jordanie ne procure pas pour autant de protection juridique aux réfugiés dans la mesure où la Jordanie n’est pas tenue par le droit international d’appliquer la convention de Genève de 1951 relative au statut des réfugiés. Elle n’en est pas signataire et elle ne l’a pas ratifiée", a dit le diplomate.

S’agissant du volet politique de cette question, M. El Mhamdi a indiqué que suite à l’échec de la mission de M. Lakhdar Ibrahimi, dont la démission vient d’être officialisée, "le conflit syrien se trouve dans une impasse totale faute de perspective d’un règlement négocié et la polarisation extrême du contexte politique syrien, où les exigences de l’opposition -profondément divisée- et celles du régime en place, semblent rigoureusement inconciliables".

Et tout indique, poursuit-il, que l’impasse durera aussi longtemps que la Communauté internationale paraît davantage préoccupée par la menace que représentent les armes chimiques syriennes pour la stabilité régionale que la dégradation des conditions de vie des réfugiés comme celle des sociétés qui les accueillent.

M. El Mhamdi a ensuite noté que la Jordanie, fait face avec générosité, courage et dignité à l’une des plus grandes tragédies humaines de l’histoire, eu égard au nombre croissant des victimes, des morts, des blessés, des déplacés et des réfugiés, ajoutant que la Jordanie ne peut plus continuer à prendre en charge un si lourd fardeau qui dépasse ses moyens.

"A cet égard, la Jordanie en tant qu’Etat partenaire et agissant aujourd’hui comme tel dans le cadre du Groupe de contact méditerranéen, peut légitimement prétendre à l’assistance sous une forme ou sous une autre de l’OSCE", a-t-il souligné.

Après avoir noté qu’il appartient aux Etats membres du Conseil de Sécurité de l’ONU de trouver une sortie de crise au conflit syrien qui menace la paix, la sécurité et la stabilité régionale, M. El Mhamdi a souligné toutefois que l’OSCE peut mettre son expérience et son expertise accumulées dans le traitement des problématiques globales à la disposition de l’Etat jordanien.

L’OSCE peut jouer dans ce contexte, un rôle utile dans la mobilisation des volontés et des moyens d’action pour venir en aide à un Etat en détresse et qui ne peut plus continuer à faire face à une tragédie humaine sous peine de mettre en péril les fondamentaux de son économie et la cohésion de sa société, a-t-il conclu.

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