Selon la préfecture de police, 1.200 taxis ont été comptabilisés sur différents sites de protestation, notamment à Orly où quelques dizaines de manifestants ont organisé un filtrage sur l’A106 en installant des plots sur la chaussée, ne laissant passer que les taxis en grève, dans une ambiance surchauffée.
Mais, peu après 07H00, une navette a forcé le passage et percuté un manifestant qui a été blessé à la jambe, a constaté une journaliste de l’AFP. Les autres manifestants ont frappé aux vitres du minibus, et ont forcé ses passagers à en descendre.
Le conducteur de la navette a été interpellé, et est entendu dans les locaux de l’hôtel de police à Orly, a indiqué une source aéroportuaire. Pris à parti, ce dernier dit avoir accéléré sous l’effet de la panique.
La victime, elle, souffre d’une "blessure au tibia péroné" et a été prise en charge par les secours.
Si le calme est revenu depuis l’accident, les manifestants mettent peu à peu en place un barrage filtrant à la sortie d’Orly-Ouest à l’aide de chariots et de pneus et prévoient de partir en cortège vers Bercy aux alentours de midi, ont-ils affirmé à l’AFP.
Par ailleurs, certains manifestants descendus à pied sur le périphérique bloquent par intermittence la circulation dans les deux sens à la Porte Maillot.
Peu après 8H00, Ibrahima Sylla, le porte-parole de l’association Taxis de France a annoncé au mégaphone qu’un de leurs "collègues (avait) été embarqué" et a invité les manifestants à entrer "sur le périph’ de gré ou de force".
Plus d’une centaine de chauffeurs se sont alors avancés, les CRS ont interpellé un homme et tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants.
"Aujourd’hui c’est notre survie qui est en jeu, on en a marre des réunions, de négocier", a dit M. Sylla.
Certains chauffeurs brandissaient des pancartes "Macron, démission", en référence au ministre de l’Economie.
Le gouvernement n’a "rien à faire d’autre que de s’attaquer aux taxis parisiens. Ils veulent notre mort", a déclaré à l’AFP Samira, qui exerce depuis 25 ans comme taxi dans la capitale.
"On n’en peut plus", a-t-elle ajouté, appelant M. Macron à "réglementer les VTC".
A Bercy, quelque 140 taxis se sont rassemblés dès 08H00 en face du ministère de l’Économie et des Finances, dans une ambiance assez calme. "Terrorisme économique", "Macron-Uber complices", "Loi non appliquée", pouvait-on lire sur plusieurs pancartes. Parmi les manifestants, une cinquantaine de taxis marseillais, mais aussi des véhicules venus de Bordeaux et même un de Genève.
Des milliers de chauffeurs de taxi sont appelés à manifester mardi contre les "dérives" du secteur des VTC et notamment contre la compagnie américaine Uber. Un précédent mouvement, en juin 2015, avait été émaillé de violences. Deux intersyndicales appellent à manifester.