Giuseppe Conte a gravi vers 11H30 GMT les marches du Palais de l’Elysée, où il a été accueilli par un Emmanuel Macron tout sourire.
Les deux hommes s’exprimeront ensuite devant la presse, au terme de plusieurs jours d’éclats entre Paris et Rome, de menaces italiennes d’annulation, d’accusations d’"hypocrisie" et de "cynisme" émises par le président français contre Rome, qui a refusé de laisser accoster l’Aquarius, un navire chargé de centaines de migrants clandestins faisant actuellement route vers l’Espagne, catalyseur des profondes fractures idéologiques qui traversent l’Europe.
"Nous demandons du respect et surtout des faits concrets", a déclaré depuis Gênes (nord de l’Italie) le tout-puissant ministre italien de l’Intérieur Matteo Salvini, également chef de la formation d’extrême droite la Ligue, un des piliers de la coalition gouvernementale avec les populistes du Mouvement 5 étoiles.
Des "faits concrets", car selon son gouvernement l’Italie ne réussit pas à faire face à la vague migratoire qui touche l’Europe, dont les institutions sont complètement dépassées et les gouvernements divisés.
Lors de leur entretien, MM. Macron et Conte pourraient aussi évoquer la situation à la frontière franco-italienne, à Vintimille, où se massent les migrants voulant gagner la France et que les autorités françaises repoussent vers l’Italie.
La crise migratoire va sans doute reléguer au second plan les autres sujets prévus lors de cette rencontre: les relations bilatérales prévues dans le traité du Quirinal et les projets de réformes de la zone euro qui seront abordés lors du Conseil européen des 28 et 29 juin.
Au milieu de ces empoignades, Pedro Sanchez, chef du fragile gouvernement socialiste espagnol, soumis au soutien parlementaire d’une foule de partis, s’est exprimé vendredi "pour une nouvelle Europe où les égoïsmes nationaux ne prévaudront pas", alors que son pays s’apprête à accueillir l’Aquarius.
