« Aujourd’hui, Santé publique France risque d’annoncer pas loin de 300.000 contaminations sur 24 heures », a déclaré le ministre de la Santé devant l’Assemblée nationale, au lendemain de la suspension surprise de l’examen de ce projet de loi critiqué par l’opposition.
Selon Olivier Véran, la hausse des cas recensés s’explique en partie par un nombre sans précédent de tests (PCR ou antigéniques) réalisés durant la semaine des fêtes et qui ont atteint les huit millions de tests.
Les chiffres communiqués par les autorités sanitaires renseignent sur l’ampleur de la vague actuelle de l’épidémie en France, qui dure depuis l’automne et qui a été relancée fin 2021 par l’arrivée du variant Omicron, considérablement plus contagieux. Les effets sur l’hôpital se font déjà sentir, avec plus de 2.000 admissions en une journée, selon des chiffres donnés lundi par Santé publique France.
Face à cette situation, l’exécutif français mise toujours sur la vaccination pour freiner la propagation de l’épidémie de Coronavirus, sans devoir recourir à des mesures restrictives drastiques comme le confinement ou la fermeture des écoles.
Pour ce faire, il se dit déterminé plus que jamais à faire aboutir le projet de loi sur le pass vaccinal, malgré le retard pris après que plusieurs groupes d’opposition ont obtenu dans la nuit de lundi à mardi la suspension des débats à l’Assemblée nationale, profitant de l’absence de plusieurs députés de la majorité.
Dans cette optique, les débats vont reprendre dans la soirée de mardi à l’hémicycle pour continuer l’examen des 650 amendements déposés. Ils pourraient se poursuivre mercredi après-midi si nécessaire.
Adoptée la semaine dernière en Conseil des ministres et débattue dans la Commission des lois de l’Assemblée, la loi « renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire » devait en principe être examinée au Sénat à compter de demain mercredi. Mais le retard pris à l’Assemblée nationale devrait se répercuter sur le processus d’adoption.
Le gouvernement « va tout faire pour tenir au plus près le calendrier qui était prévu », soit une entrée en vigueur du pass vaccinal au 15 janvier, a déclaré mardi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.
A travers cette nouvelle mesure, l’exécutif français entend faire plus de pression sur les près de cinq millions de Français de plus de 12 ans non encore vaccinés. Sans ce pass vaccinal, les non vaccinées n’auront plus accès aux activités de loisirs, aux restaurants et bars, aux foires ou aux transports publics interrégionaux, un test négatif n’étant plus suffisant.
Outre la création du pass vaccinal, le gouvernement français a adopté d’autres mesures pour faire face à cette 5ème vague épidémique, dont la réduction à 3 mois du délai de la troisième dose, l’aggravation des sanctions pour les usagers de faux pass sanitaires et l’obligation du télétravail, alors que le masque obligatoire en extérieur a fait son retour dans plusieurs villes du pays.