Le CFCM appelle la mosquée de Drancy au calme et à l’apaisement
Depuis quelques semaines, la mosquée de Drancy, en Seine Saint-Denis, est au centre d’une controverse et de grandes tensions. A tel point que le Conseil français du culte musulman (CFCM) a lancé « à toutes les personnes concernées un appel solennel et fraternel à l’apaisement et à la retenue pour permettre aux fidèles de la mosquée d’exercer leur culte dans la sérénité, la paix et la dignité ».
Outre ces frictions, les fidèles ont découvert avec consternation que leur mosquée était truffée à leur insu de caméras. Celle qui était cachée derrière la bouche d’aération dans la salle des ablutions où se trouvent également les toilettes a mis en colère les nombreux fidèles. Dans la salle de prière réservée aux femmes, il y avait également une caméra cachée! Qui visionnaient les enregistrements faits par ces multiples caméras?, se demandaient les fidèles de cette mosquée.
Vendredi 12 mars, la prière qui s’est déroulée sous haute surveillance policière n’a pas empêché Hassan Chalghoumi de se faire insulté : "Tu es le traître des musulmans", lui lancent quelques dizaines de personnes rassemblées, devant le lieu de culte de Drancy.
Pour la sixième semaine consécutive, et alors que la mosquée a été fermée durant trois jours, la prière a été de nouveau troublée par le collectif Cheikh Yassine qui lui reproche « sa proximité avec la communauté juive, sa défense d’un islam modéré, ses propos anti-burqa, ses mensonges, l’opacité des comptes de l’association ou l’installation de caméras dans la mosquée".
Son président, Abdelhakim Sifrioui veut "mettre fin à l’ingérence sioniste et politique qui entend contrôler l’islam à Drancy".
D’autres s’essayent au dialogue de sourds. "On ne sait pas ce que deviennent nos dons", s’interroge un homme. "Va voir le maire !", lui répond une fidèle. L’association verse un loyer de 4 000 euros par mois à la municipalité qui a fait construire la mosquée.
Sans tomber dans le camp des anti-Chalghoumi, nombre de fidèles font part de leur "ras-le-bol" face à la "prise en otage" de leur mosquée. "Hassan a trop parlé. En plus il disait parler en notre nom, alors que la majorité d’entre nous n’est pas d’accord ». "Hassen Chalghoumi, c’est devenu le roi-Soleil", regrette pour sa part Farid Besnard. Ce membre de l’association est entré en dissidence. Pour la première fois, dit-il, l’entrée de la mosquée lui a été refusée. "C’est grave ça ! Désormais ceux qui ne sont pas avec lui, sont contre lui. Il cherche trop la gloire, Hassen, il a oublié que l’islam c’est la miséricorde et la discrétion".
Beaucoup ne voient d’issue que dans le départ de M.Chalghoumi. "Il a été mis là par la mairie. Maintenant il faut qu’il démissionne, on revote et on voit. S’il est réélu, il reste, sinon il part", conclut, sans animosité, un fidèle.
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