Football – Coupe de la Ligue : La fête à Marseille
De l’atterrissage à Marignane à l’Hôtel de Ville en passant par le Vieux Port, vivez de l’intérieur la célébration de la victoire de l’Olympique de Marseille en Coupe de la Ligue. Dimanche 28 mars, Marseille a dignement fêté ses héros.
Les Marseillais atterrissent à l’aéroport Marseille-Provence de Marignane. Près d’une centaine de fans accueillent leurs héros. Les vainqueurs de la Coupe de la Ligue montent ensuite dans un bus aux couleurs de l’OM. Sous bonne escorte –cinq fourgonnettes de CRS-, ils prennent la direction de Marseille. Sur leur parcours, des voitures et des scooters n’en finissent plus de klaxonner.
15H00. Des abris-bus en souffrance…
Les héros se font désirer. Attendus une heure plus tôt, les Marseillais n’arrivent qu’à 15h sur la Canebière. Ils vont parcourir moins de 500 mètres pour rejoindre l’Hôtel de Ville. Leur arrivée provoque l’hystérie d’une foule des grands jours. Juchés sur un abris-bus pour apercevoir leurs idoles, des jeunes supporters tapent dangereusement du pied. Le plexiglass menace de céder. Les autorités regardent passivement les journalistes quitter l’endroit devenu trop risqué. Mais l’abri ne cèdera pas. Pendant ce temps, tous les joueurs et le staff ont changé de moyen de locomotion. Ils se hissent dans le bus à impérial spécialement décoré pour l’occasion. La Coupe de la Ligue figure au centre du dessin avec en lettres d’ors un rappel historique : "Olympique de Marseille, l’histoire continue. Depuis 110 ans, l’OM grandit avec vous." Vincent Labrune, le directeur du conseil de surveillance, est l’un des rares à répondre aux micros tendus. "On est heureux, lâche-t-il dans un brouhaha incroyable. Heureux, pour la ville de Marseille, pour les supporters, mais surtout pour Robert Louis-Dreyfus. Sans lui, tout ça n’aurait pas été possible."
15H10 Lucho , Diawara et Paris…
Départ du périple. Dans une cohue générale, un flot impressionnant de supporters suit la course du bus qui descend la Canebière direction le Vieux Port. Certains tentent de se rendre directement à l’Hôtel de Ville, mais le lieu est déjà saturé. Tout comme le Vieux Port où une véritable marée humaine a pris place. La police avancera le chiffre de 30 000 fans. D’autres évoqueront plutôt 40 000 personnes. Un petit Vélodrome en pleine rue. D’ailleurs, les chants du Vélodrome résonnent au passage des stars olympiennes. Le plus applaudi ? Lucho. Diawara et Niang suivent… devant le célèbre et pas très élégant "Paris, Paris, on t’…."
15H20 Souley et le bus-cabriolet ; Morientes et son iPhone
Taiwo, Bonnart, Kabore et Mbia ont pris place à l’avant du bus. Ils monopolisent la Coupe. Surtout Taiwo. Le Nigérian porte très haut le trophée et se fait même une frayeur en croyant lâcher le précieux saladier. Les Sud-Américains squattent l’arrière du "bus-cabriolet", comme l’appellent Diawara. Brandao, Heinze et Lucho discutent tranquillement. Il est vrai que la ferveur marseillaise ne les étonne pas, eux qui sont rompus aux folies des sacres argentins ou brésiliens. Morientes, lui, ne manque rien de ces instants de félicité. Il enregistre tout sur son iPhone.
15H30 Les journalistes pris à parti
Plus on approche de l’Hôtel de Ville et plus les supporters craquent des fumigènes. Ceux-là n’importuneront pas Jean-Claude Dassier… Mais il devient de plus en plus difficile de respirer. Les joueurs se cachent le visage avec les tee-shirts "Coupe de la Ligue", confectionnés spécialement pour l’occasion et mentionnant sobrement la victoire en lettres noires sur fond blanc. La mairie est en vue. Mais le balaie du second bus à impérial (d’où les journalistes prennent des photos) troublent les supporters qui perdent de vue leurs idoles. Des noms d’oiseaux fusent alors en direction des "journaleux" et des projectiles pleuvent sur le bus. Cette petite montée de fièvre va vite s’estomper.
15H45 Dédé Fournel donne le ton
Le bus arrive enfin à destination. Les joueurs descendent et rejoignent ensuite le balcon de l’Hôtel de Ville où les attendent toutes les huiles locales. Jean-Claude Gaudin trône à côté de Margarita Louis-Dreyfus. Et Dédé Fournel –le speaker du Vélodrome- donne le ton en lançant le très classique mais fédérateur "Au armes…" Les supporters répondent du tac au tac. Place à la Coupe de la Ligue. Enveloppé dans un drapeau aux couleurs du Sénégal, Niang soulève le trophée en premier. Honneur au capitaine. L’indémodable "Jump" de Van Halen retentit alors. Gaudin embrasse alors la main de MLD pour mieux lui montrer l’amour que Marseille porte à l’OM. Valbuena prend le relais de Niang. Il hisse la Coupe. Le héros du stade de France reçoit une vibrante ovation.
15H55 Niang en chef d’orchestre
Tout le monde quitte le balcon et rejoint le salon d’honneur du maire. Diawara fait le pitre. Devant les micros, il d’adresse à l’assemblée en commençant sa vraie-fausse allocution par "Françaises, Français…". Certains lui renvoient des "Souley président, Souley président". En bon maître de cérémonie, Jean-Claude Gaudin accélère le cérémonial. Il tance même Valbuena. "Allez Valbuena. Allez, dépêche-toi." Le truculent sénateur-maire peut enfin faire son discours. Il commence en décrivant cette journée comme "historique pour Marseille et pour l’OM". Il pointe ensuite l’investissement important de RLD au sein du club et salue sa mémoire. Deschamps et Dassier auront également les faveurs du maire de Marseille. Tous les joueurs, le staff, Margarita Louis-Dreyfus et ses enfants se rendent ensuite dans le cabinet de M. Gaudin. Une entrevue à huis clos pendant cinq bonnes minutes permettra aux joueurs de recevoir les médailles de la ville. Direction ensuite le balcon pour une nouvelle séance de bain de foule. Le chef d’orchestre s’appelle Niang. Diawara et Taiwo le secondent parfaitement. Heinze et Lucho -avec son petit garçon dans les bras- se délectent de la situation sans en prendre une part réellement active. Pendant ce temps-là, Vincent Labrune veille sur MLD et ses enfants. Il refuse toute demande d’interview de la veuve de RLD.
16H20 Souley aime le champagne
Alors que Didier Deschamps nous explique "qu’il faut maintenant penser au match de championnat dimanche contre Lens car certains doivent se reposer", Souleymane Diawara asperge tout le monde –son coach compris- de champagne. Le roi de la fête, c’est lui. Ben Arfa et Valbuena enchaînent les interviews et les séances d’autographe avec la même facilité. Il semble flotter une certaine légèreté autour des différents acteurs de cette joyeuse cérémonie. Deschamps l’a compris. Il rappelle à tout le monde que la fête est finie. Il est 16H40 et le bus de l’OM démarre en essayant de se frayer un chemin dans une foule toujours aussi compacte.
Eurosport, Vincent BANTIT