Les rançons des otages occidentaux financent les opérations kamikazes
Les aveux d’éléments de réseaux de soutien d’Al Qaida au Maghreb islamique appréhendés, croisés à des témoignages de récents repentis indiquent, selon El Khabar, qu’Aqmi a lancé une campagne afin de trouver des volontaires pour des opérations kamikazes durant le mois de ramadan. En contrepartie, des sommes considérables sont proposées aux familles.
Ainsi donc, l’organisation terroriste en est réduite à soudoyer avec de l’argent des personnes en difficulté financière pour arriver à ses desseins.
Seulement, la majorité des familles de ces terroristes refusaient de toucher l’argent d’une opération kamikaze exécutée par leur fils. Mieux encore. Certains proches de ces jeunes sont allés en informer la police en se contentant toutefois de donner le moins de détails possibles, de peur de poursuites ou d’une fin dramatique pour leurs fils. Le drame des familles est cependant très complexe tant les raisons des unes ne sont pas celles des autres. Et la réaction devant l’emprise de l’organisation terroriste n’est pas la même pour tous.
Devant la pression exercée, certaines familles sont même allés jusqu’à convaincre leurs fils d’accepter d’exécuter des opérations kamikazes et d’utiliser cela pour pouvoir échapper enfin à l’emprise de l’organisation. D’autres en revanche cachent leurs fils ; certaines ont toutefois réussi à les convaincre d’abandonner les armes, faisant ainsi de leurs fils dans les maquis des informateurs sur les mouvements de l’organisation, ce qui a d’ailleurs permis de faire avorter de nombreux plans. Comme l’opération de Thénia, qui a pu être déjouée fin juillet, grâce à la coopération de kamikazes qui ont choisi de se repentir. C’était, rappelons-nous, une des familles de terroristes qui avait informé les services de sécurité du projet d’attentat.
Otages du Niger
On s’en souvient de la dernière libération d’otages dans le Sahel. C’était le 24 février dernier. Sur les sept personnes enlevées, en septembre 2010 près d’Arlit au Niger, trois ont été libérés à la frontière algérienne dans l’extrême sud. Quatre autres Français dont un cadre du groupe Areva (société française), sont en revanche toujours détenus quelque part au Sahel par les hommes d’Abou Zaïd. Une rançon a été payée en échange de la libération au Niger des trois otages d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a affirmé, à l’AFP, une source proche de la médiation malienne et nigérienne ayant participé aux négociations.
Quand on sait, selon les spécialistes, que le "prix" d’un otage se négocie à un million de dollars dans la zone sahélienne, il est fort à parier que ladite rançon a dû être élevée. Ce qui en dit long sur les capacités financières et criminelle.
synthèse Y. K.