"Face à l’incapacité de ce Conseil à adopter une résolution forte, nous ne pouvons qu’exprimer notre extrême regret et notre déception face à ce résultat où il n’y a de perdants que le peuple syrien et la région à laquelle il appartient", a-t-il déploré, à l’issue d’une réunion non concluante du Conseil de sécurité sur la Syrie.
La Russie et la Chine, deux membres permanents du Conseil, ont usé pour la troisième fois de leur droit de véto contre un projet de résolution, présenté par les Européens (France, Allemagne, Royaume-Uni, Portugal) et les Etats-Unis, menaçant le régime syrien de sanctions économiques s’il ne renonce pas à utiliser ses armes lourdes contre l’opposition et prolongeant pour 45 jours la Mission des observateurs de l’ONU en Syrie (MISNUS).
Suite à ce véto, une réflexion a été entamée au sein du CS pour l’adoption d’un texte "extrêmement bref" qui puisse prolonger pour une "durée déterminée" le mandat de la MISNUS, qui expire aujourd’hui à minuit.
"Nous espérons que l’incapacité du CS à adopter une résolution forte n’aura pas pour conséquence une détérioration de la situation (…) Sans unité et consensus de la part du CS, il n’y aura aucun résultat sur le terrain", a expliqué le diplomate lors d’un point de presse.
Faisant part de la détermination du Royaume à poursuivre ses efforts au sein du Conseil de sécurité pour parvenir à un accord mettant fin à l’effusion de sang et ouvrant la voie à un dialogue politique entre les différentes parties syriennes, M. Loulichki a relevé que le Maroc a "entretenu, jusqu’à la dernière minute, l’espoir que les intenses pourparlers engagés autour du projet de résolution occidental aboutissent à un consensus de tous les membres du Conseil au sujet des prochaines étapes à suivre pour régler efficacement la crise qui se poursuit depuis plus de 16 mois en Syrie".
L’ambassadeur a, en outre, rappelé que le vote du Royaume en faveur du projet de résolution émane de son approbation des "résultats du communiqué de Genève et des principes directeurs et les actions à entreprendre pour une transition politique pacifique en Syrie".
La position du Royaume émane également de son soutien aux décisions de la Ligue arabe qui est convaincue que "les parties à elles seules ne peuvent pas trouver une solution pacifique à la crise".
L’organisation pan-arabe a décidé d’agir avec le Conseil de sécurité "en vue d’une action placée sous le Chapitre VII de la Charte de l’ONU, afin de limiter l’escalade de violence en Syrie, mettre les parties face à leurs responsabilités et préparer les conditions nécessaires pour établir le processus de dialogue politique", a-t-il rappelé.
"Etant donné les responsabilités qui lui ont été dévolues par la Ligue arabe, le Maroc a oeuvré de concert avec les autres membres du CS pour parvenir à une vision stratégique visant à préserver la logique d’une solution politique pacifique en Syrie", a affirmé M. Loulichki, soulignant l’engagement du Royaume en faveur du "consensus arabe" sur la Syrie.
Le diplomate a ajouté que le Maroc a espéré que l’unité soit prévalue au sein du Conseil de sécurité après l’adoption des résolutions 2042 (2012) et 2043 (2012) qui "ont établi une base pragmatique pour une action en Syrie".
"Il nous faut un travail commun avec le Conseil de sécurité en vue de retrouver l’unité", a affirmé M. Loulichki à l’adresse des membres du CS, en se disant profondément convaincu de la nécessité de poursuivre les efforts pour réaliser de nouveau l’unité au sein du Conseil car "ce qui rapproche ses membres (…) devrait primer sur les divergences d’opinions et des approches".
"La situation en Syrie nécessite une solution crédible annonçant la fin des souffrances du peuple syrien et la réalisation de ses aspirations légitimes", a-t-il encore dit.
Dimanche prochain, les ministres arabes des Affaires étrangères tiendront une réunion d’urgence sur la Syrie en vue d’"examiner les conséquences de la situation" dans ce pays.