Un expert met la responsabilité de l’Algérie dans le différend régional sur le Sahara marocain

Le Président de l’Institut Africain pour la Consolidation de la Paix et de la Transformation des Conflits, Dr. Mohammed Ahmed Gain, a mis en relief la responsabilité flagrante et imprescriptible de l’Algérie dans le différend régional sur le Sahara marocain.

C’est l’Algérie, animée par des desseins d’hégémonie régionale, qui a créé le polisario, qui continue de lui fournir un appui politique, militaire, et financier, et qui ne cesse de mobiliser l’ensemble de son appareil diplomatique en faveur des thèses séparatistes, a indiqué le spécialiste en conflits dans une analyse livrée au “Sahara Debate”, une émission citoyenne diffusée deux fois par semaine sur les réseaux sociaux.

Pour ce professeur universitaire, l’Algérie est, aujourd’hui, isolée sur la scène internationale dans son appui au polisario et à ses thèses éculées.

En continuant de défendre à bout de bras des options caduques et éculées, l’Algérie est responsable de la persistance de ce différend régional et contribue à l’instabilité de la région, a-t-il dit, rappelant dans ce sens que le Conseil de Sécurité des Nations Unies et avec lui l’ensemble de la communauté internationale a abandonné depuis 2001 l’option du référendum, et appelle désormais les parties à œuvrer pour parvenir à une solution politique réaliste, pragmatique, durable et basée sur le compromis.

L’Algérie dissimule ses velléités géopolitiques derrière une conception trompeuse du principe d’autodétermination, a tranché le professeur universitaire, ajoutant au passage que l’autodétermination n’a jamais été synonyme de référendum pour les Nations Unies.

L’expert a ainsi contrasté l’initiative marocaine d’autonomie qui satisfait le principe de l’autodétermination avec ses promesses de réconciliation, de sécurité, de développement, et de bonne gouvernance, avec l’option destructrice du référendum défendue par l’Algérie et le polisario, qui, en plus d’être irréaliste, ne peut que semer la division et l’instabilité dans la région.

M. Gain s’est également interrogé sur les intentions réelles du pouvoir algérien, qui se positionne comme “défenseur des droits des peuples” dans ce différend régional à l’heure où la mobilisation des Algériens pour la démocratie et la justice sociale ne donne aucun signe d’infléchissement depuis plus d’une année.

L’universitaire s’est de surcroît interrogé quant au crédit à donner aux revendications du polisario à la représentativité, lorsque “ce groupe viole les droits de la population des camps de Tindouf, détourne les aides humanitaires, utilise des outils indécents pour perpétuer leur mainmise sur les camps, et ne laissent aucun espace pour la remise en question de ses choix”.

Preuve de la vacuité des revendications du polisario à la représentativité, la Cour de Justice de l’Union Européenne a rejeté le recours interjeté par ce groupe armé contre le renouvellement des Accords agricole et de pêche Maroc-UE pour “défaut de qualité pour agir”.

Pour M. Gain, les seuls représentants légitimes des populations du Sahara marocain sont les élus locaux, par l’intermédiaire desquels elles participent à l’élaboration et à la mise en œuvre de politiques de développement ambitieuses, innovantes et participatives dans le cadre du Nouveau Modèle de Développement des Provinces du Sud lancé par Sa Majesté le Roi en 2015.

Il sied de rappeler que le Comité des Vingt-Quatre de l’ONU a invité deux élus locaux du Sahara marocain, M. Mhammed Abba et Mme Ghalla Bahiya, en tant que représentants de la population de la région aux travaux du Séminaire régional du Comité tenu à Grenade en mai 2019 et à sa session de fonds tenue à New York en juin 2019.

M. Gain a souligné que les populations des camps de Tindouf ne sont pas dupes des dynamiques réelles du différend régional, comme en témoigne la vague de contestation qui traverse actuellement les camps.

Conscientes de la nature mercenaire du polisario, les populations des camps de Tindouf contestent activement la prétention à la représentativité de ce groupe armé à la solde des généraux algériens, comme en témoigne la création récente de mouvements et d’initiatives explicitement dirigées contre cette milice.

Dans leur quête de liberté, les populations des camps de Tindouf se heurtent à la répression féroce du polisario. Dans cette zone de non-droit, dont les accès et les sorties sont interdits à la fois par le cordon sécuritaire de l’armée algérienne et par celui du polisario, les populations sont quotidiennement menacées de détention arbitraire, de disparition forcées, de tortures, et d’exécution extrajudiciaire avec la complicité active de l’Algérie, déplore le professeur universitaire.

Selon lui, cette situation est rendue possible par la délégation de l’Algérie de l’autorité sur les camps de Tindouf au polisario en violation du droit international humanitaire, notamment la Convention sur le Statut des Réfugiés de 1951, qui prévoit que l’Etat-hôte est détenteur de l’obligation de protection des populations se trouvant sur son territoire.

Il convient aussi de rappeler qu’en l’absence de réserve sur l’application territoriale de la Convention, il est interdit à l’Algérie de transférer sa souveraineté à une entité non-étatique, militaire de surcroît, sur son territoire.

M. Gain a relevé à cet égard que le Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies a exprimé dans ses Observations finales concernant le quatrième rapport périodique de l’Algérie qu’il a adoptées lors de sa 123ème session en 2018 “ses préoccupations quant à la dévolution de facto par l’Algérie de ses pouvoirs, notamment juridictionnels au polisario”.

Le Président de l’Institut Africain pour la Consolidation de la Paix et de la Transformation des Conflits a livré cette analyse dans le cadre du “Sahara Debate”, une émission citoyenne qui se veut une plateforme ouverte et démocratique pour apporter des éclairages sereins et dépassionnés sur la Question du Sahara marocain.

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