Sauf à sombrer dans un profond autisme politique, le régime d’Alger ne peut que faire le constat de sa solitude et de son isolement. La géographie politique du moment le montre incontestablement. Une rupture chronique avec le Maroc et la Libye, et une rupture récente avec les pays du Sahel ont fini par verrouiller aussi bien son espace aérien que ses relations diplomatiques, transformant le territoire algérien en une sorte d’îlot subissant un tsunami de malédictions.
Le régime algérien a beau monter sur ses grands chevaux pour tenter de justifier cette situation. Un des argumentaires les plus vendus par la propagande algérienne est que si le pays est visé, si des «complots» sont ourdis contre sa puissance et son leadership, les raisons reviendraient à sa position de soutien «infaillible» à la cause palestinienne. Cette détestation internationale à son encontre serait le fruit de son insistance à «défendre» les Palestiniens.
Or, la vraie raison de cette solitude est à trouver dans son soutien aveugle à l’aventure séparatiste du Polisario. Jusqu’à présent, toutes les crises vécues par Alger avec son environnement régional et international sont la conséquence directe de sa gestion de l’affaire du Sahara. Crise structurelle avec le Maroc, crise diplomatique avec l’Espagne, crise sans précédent avec la France, crise sécuritaire avec la région du Sahel… le régime algérien calibre son humeur diplomatique sur le degré d’empathie que ces pays expriment à l’égard du Maroc. Cela était déjà une cause perdue par le passé. C’est devenu un cimetière diplomatique pour Alger.
De toutes les capitales les plus influentes dans la crise saharienne, de Washington à Paris, en passant par Madrid, des injonctions sont adressées au régime algérien. Alger ne peut se cacher éternellement derrière une fantomatique «neutralité» et fuir ses responsabilités pour ne pas participer à la solution préconisée par la communauté internationale, notamment à travers les dernières résolutions du Conseil de sécurité, et qui a pour nom: l’autonomie. C’est le régime algérien qui abrite, finance et arme les séparatistes du Polisario. C’est le régime algérien qui leur a créé «une république» aussi chimérique que les visions illusoires dans le désert sous un soleil ardent.
Et pourtant, Alger refuse de s’impliquer dans la recherche d’une solution politique sous souveraineté marocaine, comme l’y a récemment invité l’administration Trump à l’occasion du renouvellement du soutien américain à la souveraineté marocaine sur son Sahara. Et la posture algérienne devient intenable: comment continuer à se dresser contre la volonté de la communauté internationale, qui cherche à clore le dossier de ce conflit, avec des arguments aussi faibles et aussi peu recevables que celui de nier en être une partie prenante?
Aujourd’hui, le régime algérien est pris dans une tenaille. Soit il se soumet à la volonté de la communauté internationale et participe positivement à construire une solution politique au conflit du Sahara, avec comme plafond l’autonomie proposée par le Maroc, soit il largue les amarres de son environnement, pour adhérer au club des États voyous abhorrés par la communauté internationale.
Dans son bras de fer avec son voisinage sahélien, qui pourrait dégénérer en conflit armé à n’importe quel moment, le régime d’Alger ne peut même pas faire appel à sa traditionnelle relation avec Moscou, qui soutient ouvertement les équipes au pouvoir au Mali, au Niger et au Burkina Faso. Les priorités stratégiques de la Russie ne sont pas du côté d’Alger.
Ce sont autant d’éléments qui montrent la grande solitude du régime algérien, qui n’a réussi à garder comme allié que l’Iran et la Tunisie vassalisée de Kaïs Saïed. Le statu quo est intenable pour un régime qui a fait de la procrastination politique au niveau des ambitions maghrébines une marque de fabrique. L’heure algérienne est aux grands choix: sortir de l’isolement en adoptant une forme de réalisme politique, ou continuer à vivre dans la marginalité internationale, avec tout ce que cela comporte comme risques et menaces de sanctions.