Pologne: Macron persiste et dénonce « la politique très préoccupante » du gouvernement

Le président français Emmanuel Macron, qui a depuis plusieurs jours des échanges acerbes avec Varsovie, dénonce la "politique très préoccupante" menée selon lui par le gouvernement polonais, qu’il accuse notamment de "remettre en cause" l’Etat de droit.

"Je dénonce sans détour cette approche" de la Pologne qui ne veut pas de réforme de la directive sur les travailleurs détachés "et, plus largement, une politique très préoccupante du gouvernement polonais, qui remet en cause la solidarité européenne et même l’Etat de droit", déclare le chef de l’Etat français dans un entretien fleuve à l’hebdomadaire Le Point publié jeudi.

"Je ne suis pas le seul à le penser et à le dire, puisque c’est l’analyse de la Commission (européenne) et de nos partenaires", ajoute-t-il.

"Le président polonais (Andrzej Duda) a lui-même posé son veto à deux réformes de la justice votées par son propre parti. C’est qu’il y a de quoi être inquiet!", rappelle M. Macron.

Le président français avait violemment critiqué le 25 août, lors d’une tournée en Europe centrale, le refus polonais de durcir la directive sur le travail détaché, "une nouvelle erreur" de Varsovie selon lui.

La Première ministre polonaise Beata Szydlo avait en retour qualifié les déclarations du président français "d’arrogantes", soulignant que son pays avait "les mêmes droits que la France" dans l’UE.

"Mon approche est claire: je parle avec chacun de nos partenaires, et aucun président français n’a autant parlé avec les autorités polonaises en si peu de temps; j’ai eu trois entretiens avec le président Duda et j’ai rencontré la Première ministre", assure M. Macron dans Le Point.

"Mais je dis les choses telles qu’elles sont en public et en privé: on ne peut pas construire l’Europe en sapant ses principes de base", fait-il valoir.

Selon lui, "l’Europe s’affaiblit dans le monde et dans le regard de ses citoyens si elles ne défend pas fièrement ses valeurs".

"Cela n’a rien à voir avec un jeu bloc contre bloc, Est contre Ouest", assure M. Macron. "Au contraire, ma tournée démontre l’intérêt que porte aujourd’hui la France aux partenaires d’Europe centrale et orientale et toute la considération que j’ai pour mes homologues".

"Le gouvernement polonais n’est pas le porte-parole de l’Europe de l’Est. Nous devons d’ailleurs cet engagement pour les valeurs européennes au peuple polonais, qui est fondamentalement pro-européen", estime M. Macron. "Je poursuivrai cette approche: parler avec tous et dire les choses franchement".

AFP

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