L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est, une nouvelle fois, insurgée contre tout « nationalisme vaccinal » dans la lutte contre la Covid-19, relevant que « l’équité vaccinale n’est pas de la charité, mais le meilleur moyen de mettre fin à la phase aiguë de cette pandémie ».
« Le nationalisme vaccinal, où une poignée de nations se sont taillé la part du lion, est moralement indéfendable et une stratégie de santé publique inefficace contre un virus respiratoire qui mute rapidement et devient de plus en plus efficace pour se déplacer d’homme à homme », a dénoncé le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’une conférence de presse virtuelle depuis Genève.
« À ce stade de la pandémie de Covid-19, le fait que des millions de travailleurs de la santé et des soins n’aient toujours pas été vaccinés est odieux », a-t-il fustigé.
Cette nouvelle mise en garde du patron de l’agence sanitaire de l’ONU intervient alors que « les variants gagnent actuellement la course contre les vaccins en raison de la production et de la distribution inéquitables des vaccins ». Selon l’OMS, un tel scénario menace également « la reprise économique mondiale ».
« Il n’était pas nécessaire qu’il en soit ainsi et il n’est pas nécessaire qu’il en soit ainsi à l’avenir », a fait valoir le Dr Tedros, relevant que « d’un point de vue moral, épidémiologique ou économique, le moment est venu pour le monde de se rassembler pour s’attaquer collectivement à cette pandémie ».
Pour le chef de l’OMS, « le monde est à un point critique » dans cette pandémie. En effet, la planète a franchi « le cap tragique » des 4 millions de décès enregistrés par le nouveau coronavirus.
A ce sujet, le chef de l’OMS a rappelé avoir demandé que 10% des personnes dans tous les pays soient vaccinées d’ici septembre et que ce chiffre passe à 40% d’ici fin 2021. « Cela mettrait le monde sur la voie de la vaccination de 70% des habitants de tous les pays d’ici à la mi-2022 », a-t-il fait observer.
Le Dr Tedros appelle donc les ministres des finances du G20 et les autres dirigeants à soutenir ces objectifs, car c’est le moyen le plus rapide de mettre un terme à la phase aiguë de la pandémie. Cela permettrait aussi de sauver des vies et des moyens de subsistance et de favoriser une reprise économique véritablement mondiale, a-t-il dit.
« Nous faisons des percées scientifiques dans le cadre d’essais mondiaux, mais l’impact est limité si nous ne les partageons pas équitablement », a insisté le Dr Tedros, relevant que « ce n’est pas de la charité, mais le meilleur moyen de mettre fin à la phase aiguë de cette pandémie, de ralentir les variants du virus et de favoriser une reprise économique mondiale ».