Ce n’est que la troisième fois depuis que Israël et le Maroc ont repris leurs relations que le Premier ministre Benjamin Netanyahou pose ou montre une carte tronquée du Maroc sans son Sahara. Sauf à être en cours de nouvelles cartes réactualisées en fonction de nouvelles évolutions politiques, sauf à être suffisamment maladroit, la tête en l’air pour ne pas prévoir ou anticiper le tollé qu’une telle démarche est susceptible de provoquer, il y a lieu de se poser de réelles questions sur cette volonté d’entretenir une confusion diplomatique.
Dès son apparition sur la chaîne française LCI, pour l’ensemble des pays maghrébins, le message essentiel que Netanyahou voulait délivrer à l’opinion française et aux autorités françaises pour les dissuader de reconnaître un Etat palestinien a été écrasé par la polémique sur cette carte du Maroc sans son Sahara. Pendant de longues heures, les spéculations sur les réseaux sociaux avançaient toutes les hypothèses possibles et imaginables.
Cette démarche de Netanyahou envers le Maroc serait selon certains scénarios une posture de mauvaise humeur à l’égard d’un pays avec lequel Israël a signé un accord de reprise des relations et qui figure parmi les pays arabes qui maintiennent haut et fort la critique contre la politique israélienne à l’égard des Palestiniens et la nécessité absolue d’un cessez le feu immédiat dans cette région explosive .
Dans l’explication fournie par le gouvernement israélien après ce tollé d’indignations et d’interrogations au Maroc, Israël a précisé qu’il s’agit purement d’une erreur technique et d’un mauvais choix d’une carte non réactualisée. Toute en présentant ses plates excuses aux marocains, la communication gouvernementale israélienne réitère la position d’Israël sur le Sahara, à savoir une reconnaissance claire et définitive de la souveraineté du Maroc sur ses provinces du sud.
Cette clarification devrait à la fois faire taire ceux qui ont appelé le gouvernement marocain à réagir face à ce qui s’apparentait à un geste de provocation israélienne envers le Maroc mais aussi ceux qui se sont précipitamment réjouis de qui s’apparente aussi à un coup de poignard dans le dos de la part de Netanyahou envers le Maroc.
Mais si cette polémique dans son cadre relatif à la symbolique d’une carte géographique est certainement close. Une autre bévue de la part de Netanyahou sur ce sujet relèverait davantage de la mauvaise foi que de la maladresse bureaucratique. Elle n’en demeure pas moins qu’elle met en lumière la politique du Maroc sous la direction du Roi Mohammed VI à l’égard du peuple palestinien quotidiennement meurtri par des bombardements intensifs.
Malgré la signature des accords d’Abraham, le Maroc n’a cédé aucune marge de manœuvre dans l’expression de son soutien et sa solidarité avec le peuple palestinien dans l’épreuve qu’il traverse et qui avait des proportions dantesques depuis l’attaque meurtrière du 7 octobre. D’ailleurs, le Maroc, usant de son réseau de relations, de sa crédibilité internationale, a été le premier pays à avoir réussi à acheminer par voie terrestre des aides humanitaires aux palestiniens enfermés dans la bande de Gaza par la machine de guerre israélienne. Ce qui montre l’intérêt vitale qu’accorde le Maroc au sort des palestiniens quand d’autres se limitent à se parer de slogans creux et sans aucun effet sur la réalité du terrain.
Le Roi Mohammed VI est une des rares personnalités arabes dont la voix qui défend les palestiniens compte et est audible dans les forums internationaux. Président du comité Al Qods dont l’action est profondément ancrée dans La défense des intérêts des palestiniens à travers des projets concrets et qui est régulièrement saluée par ses actions en faveur du peuple palestinien, le Roi Mohammed VI montre un engagement permanent dans la défense des intérêts des palestiniens et de la solution de deux États vivant côte à côte dans la paix, la sécurité et en bonne intelligence.
Le souverain est en effet un ardent avocat de la solution de deux Etats. Solution qui est en train de gagner du terrain et de séduire les esprits comme le montre la vague de reconnaissance de l’Etat palestinien que trois pays européens, l’Espagne, la Norvège et l’Irlande viennent de déclencher avec un possible effet boule de neige à venir sur l’ensemble du continent européen.