Encore une fois par le canal du magazine « Jeune Afrique », le Roi Mohammed VI participerait au Sommet de la Ligue arabe qui se tiendra à Alger les 1 et 2 novembre prochain. Particularité cette fois, le magazine panafricain cite des sources officielles algériennes.
Si au jour d’aujourd’hui, aucun commentaire officiel marocain n’est venu confirmer ou infirmer cette information, la réflexion est prolixe sur les effets bénéfiques d’une participation royale au Sommet arabe à Alger.
Pour beaucoup cette possible visite royale est dans l’ordre naturel des choix politiques du souverain. N’a-t-il pas été insistant dans la main de la réconciliation tendue vers le peuple algérien pour dépasser les malentendus et les divergences ? N’a-t-il pas été l’homme politique du Maghreb et du monde arabe de la modération , de la tolérance, du dialogue quand le régime algérien battait les tambours de la guerre, de la provocation et de la discorde ?
Le Roi Mohammed VI a toujours été un souverain visionnaire, qui voit plus loin que les pulsions du moment. Il sait qu’entre les peuples marocain et algérien existe une alchimie et une empathie que l’histoire et la géographie ont tissé au plus profond de leurs êtres. Il sait aussi que les tendances pyromanes d’une certaine minorité algérienne ne peuvent déranger la destinée d’une grande majorité du peuple algérien qui aspire à vivre en harmonie avec leurs voisins marocains.
Si cette participation royale se confirme, cela renseigne sur une possible accélération majeure dans les relations entre Rabat et Alger. Ce sommet arabe lève l’étendard de la réunification et la réconciliation des arabes. il serait inimaginable, voire politiquement inconcevable que la présence royale à ce sommet ne puisse aboutir à ce que les lignes bougent dans la très problématique relations algéro-marocaine.
Il y a plusieurs niveaux sur lesquels les lignes peuvent bouger. D’abord la possibilité d’envisager d’ouvrir les frontières entre les deux pays. Les raisons pour lesquelles cette fermeture est maintenue sont devenues anachroniques. Et même les tenants de la propagande hostile au Maroc au sein du régime algérien peinent à trouver les arguments convaincants pour justifier le maintien de cette fermeture.
Le second niveau qui pourrait déclencher une nouvelle dynamique est la possible relance du dialogue politique entre les deux pays. Cela passerait forcément par le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays. Actuellement, les avocats du maintien de cette rupture évoquent la fausse excuse de l’alliance tripartite que le Maroc avait signé avec les États Unis d’Amérique et Israël. Dans ses multiples discours, le Roi du Maroc a beau rassurer les Algériens qu’aucun mal ne leur viendrait du Maroc, Des milieux algériens hostiles sont restés sourds à ces appels .
La présence de Mohammed VI à Alger, accompagné du prince héritier Moulay El Hassan, peut aider à dissiper les dernières réticences, si tenté que leurs promoteurs croient vraiment à la menace marocaine.
Reste le dossier du Polisario. Il est au cœur de la discorde entre Rabat et Alger. La participation Royale à ce sommet arabe, si elle a lieu, interviendrait au lendemain de la décision du conseil de sécurité sur le sort de la MINURSO. Dans sa grande majorité, la communauté internationale soutient le plan d’autonomie proposé par le Maroc pour mettre fin à cette crise régionale. Le régime algérien se doit de rendre sa vision et ses choix compatible avec les nouvelles donnes internationales sur cette problématique s’il veut réinitialiser le logiciel de ses rapport avec le Maroc .
Il paraît aujourd’hui acquis que s’il y a le moindre frémissement dans la relation Maroc/Algérie , fruit de ce sommet arabe avec ses multiples médiations , cela se traduirait fatalement sur les choix punitifs algériens à l’égard du Maroc comme la fermeture et de l’espèce aérien et du gazoduc Maghreb. Ces choix irresponsables ont porté atteinte d’abord aux intérêts algériens qui ont vu leurs relations avec l’espace européen remise en cause et lourdement questionnés .
Cette visite royale, si elle se confirme, participerait d’une manière ou d’une autre à aider l’Algérie à sortir de l’isolement international et régional dans lesquels les choix politiques l’ont enfermé. Ce sommet de la Ligue arabe pourrait se transformer en une occasion en or pour la réconciliation entre le Maroc et l’Algérie.