Le printemps arabe impose de nouveaux défis à la cause des droits de l’Homme (El Yazami)

Les transitions socio-politiques majeures que vivent actuellement plusieurs pays de la région arabe imposent de nouveaux défis à la cause des droits de l’Homme et à leurs défenseurs, a souligné M. Driss El Yazami, président du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH).

M. El Yazami, qui était l’invité du Forum de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), tenu jeudi et vendredi à Istanbul en prélude du 38-ème Congrès de la FIDH, a apporté un éclairage sur les transitions profondes en cours dans plusieurs pays de la région arabe et sur les enjeux principaux des droits de l’Homme dans ce cadre.

Il a assisté à la séance de clô ture de ce Forum international aux cô tés du président turc, M. Abdullah Gul, de la présidente de la FIDH, Mme Souhayr Belhassen, et du président de la Fondation turque des droits de l’Homme (HRFT), M. Sebnem Korur Fincanci.

M. El Yazami a saisi cette occasion pour mettre l’accent sur les causes profondes qui sont à l’origine du  »bouleversement politique » que vivent plusieurs pays du printemps arabe, soulignant qu’il s’agit là d’un  »processus irréversible d’émancipation de l’autoritarisme et du despotisme politiques qui ont longtemps imprégné et imprègnent encore les pays du printemps arabe ».

Cette nouvelle page dans l’histoire de la région est porteuse d’une espérance humaine immense, a indiqué le président du CNDH, ajoutant qu’elle a été précédée de transformations sociales et culturelles, qui se sont accumulées longuement et lentement au fils du temps.

L’actuelle transition politique dans la région n’est que la traduction d’autres transitions, invisibles mais réelles, qui ont profondément transformé les sociétés de la région, a-t-il noté, citant dans ce cadre la transition démographique, la transition urbaine et la transition éducative, qui ont mis plusieurs décennies à se construire.

Pour M. El Yazami, de ces trois mutations sociales est né le nouvel et incontournable acteur sociopolitique qu’incarnent désormais des jeunes éduqués, urbains et durablement ancrés dans l’ère de la culture numérique.

 »Les droits de l’Homme sont au cÂœur de tous les enjeux politiques, sociaux et culturels du moment. Dans les négociations, les luttes pacifiques ou les tensions violentes, leur protection comme leur promotion ou leur ancrage constitueront l’indicateur majeur pour évaluer l’avancement dans la mise en Âœuvre d’un modèle de vivre ensemble citoyen et démocratique », a-t-il conclu.

Les représentants d’une centaine d’organisations venant de 122 pays à travers le monde ont pris part à ce Forum triennal, qui s’est tenu cette année sous thème principal de  »transitions politiques et droits humains : expériences et défis » et qui se veut un moment de réflexion et de mise en perspective de l’action pour les droits de l’Homme.

Il a été animé par une centaine d’acteurs du monde de défense des droits humains, dont la marocaine Amina Bouayach, vice-présidente de la FIDH, l’iranienne Shirin Ebadi, prix Nobel de la Paix en 2003, la Pakistanaise Asma Jahangir, rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté de religion de 2004 à 2012, et le tunisien Kamel Jendoubi, président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections.

MAP

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